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Le SIDA n’est pas « derrière nous »

Le SIDA n’est pas « derrière nous »

Ce 1ᵉʳ décembre s’est tenue la journée internationale de lutte contre le SIDA. Aujourd’hui, près de 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. Depuis le début de l’épidémie, 42,3 millions de personnes ont succombé à des maladies liées au SIDA. En 2023, une personne meurt de causes liées au VIH toutes les minutes.

Si les nouvelles infections par le VIH ont diminué de 60% depuis le pic de 1995 et que le nombre de décès dus au SIDA a baissé de 51% depuis 2010, nous devons continuer nos efforts pour arriver à un monde 0 contamination.

Cet objectif n’est pas irréalisable, au contraire. Nous disposons des moyens biomédicaux pour enrayer l’épidémie et prendre soin des personnes séropositives. Aujourd’hui, une personne contaminée, prise en charge suffisamment tôt, peut vivre une vie normale grâce à l’avancée des trithérapies. Cette prise en charge rend le virus indétectable et par conséquent intransmissible, même en cas de conduite à risque.

Les avancées médicales permettent également aux personnes séronégatives de se prémunir face à une potentielle infection. La PrEP (prophylaxie pré-exposition) et le TPE (traitement post-exposition) sont aujourd’hui pleinement pris en charge par l’assurance maladie et limitent drastiquement, voire intégralement, les risques de transmission du VIH. Cependant, ces dispositifs sont encore trop peu connus et trop peu utilisés notamment par les populations les plus à risque.

En France, les autorités n’affichent aucune volonté politique pour construire un monde débarrassé du SIDA. Nous sommes très loin de l’objectif 95-95-95 exigé par l’ONUSIDA d’ici 2025, c’est-à-dire que : 

  • 95 % des personnes qui vivent avec le VIH connaissent leur statut sérologique ;
  • 95% des personnes infectées ont accès à un traitement antirétroviral durable ;
  • 95% des personnes sous traitement ont une charge virale durablement supprimée.

Cet objectif est encore loin d’être atteint en France, où près de 25 000 personnes vivraient avec le VIH sans le savoir.

Des postures moralistes et réactionnaires sont souvent opposées à la mise en œuvre de solutions qui ont pourtant fait leur preuve, conduisant le gouvernement à ignorer l’existence de pratiques porteuses de nouveaux risques, comme le ChemSex et la prise de drogue par injection, et contribuent à entretenir la stigmatisation des personnes séropositives. 

Ces mêmes postures se retrouvent aussi derrière les tentatives par la droite et l’extrême droite de supprimer l’aide médicale d’État (AME). Alors que son budget ne représente que 0,5 % du budget de l’assurance-maladie, supprimer l’AME représente un risque sanitaire important. Le Conseil national du SIDA et des hépatites virales (CNS) rappelait en octobre 2023 que 51 % des nouvelles découvertes de séropositivité concernaient des personnes nées à l’étranger, la plupart ayant contracté le VIH après leur arrivée sur le territoire national. Il en concluait, qu’en l’absence d’AME, « le moindre accès à la prévention et aux soins contribuerait à majorer le risque d’aggravation épidémique chez l’ensemble des personnes vivant en France. »

Plus largement, alors qu’on observe une montée particulière des discours réactionnaires, il est urgent de lutter contre la stigmatisation et les discriminations envers les personnes séropositives qui ont progressé lors des dernières années.

La France insoumise propose des mesures ambitieuses pour mettre fin à l’épidémie du SIDA : 

  • Parvenir à l’objectif 95-95-95 porté par l’ONUSIDA dans les plus brefs délais par un grand plan national de dépistage et viser à terme un objectif de zéro nouvelle contamination.
  • Garantir les droits des patient‧es par le remboursement à 100 % des soins de santé prescrits et l’instauration d’un pôle public du médicament pour faciliter l’égal accès aux traitements face aux laboratoires privés.
  • Développer une politique d’éducation à la santé sexuelle de l’école à l’université, avec des formations spécifiques pour le personnel qui assure cette éducation et des campagnes diffusées dans tous les établissements.
  • Développer la prévention du VIH et l’éducation à la santé sexuelle sur les publics les plus à risque (en prison,  prostitué·es, migrant‧es, usager‧es de drogues avec seringues…), et notamment leur permettre d’accéder à la PrEP.
  • Confier le pilotage de la lutte contre les drogues au ministère de la Santé pour sortir du tout-répressif et engager une véritable politique de réduction des risques.
  • Mettre en œuvre une stratégie de prévention spécifique aux usager‧es de ChemSex en renforçant les moyens alloués aux pouvoirs publics et aux associations communautaires.
  • Défendre l’AME comme un impératif de santé publique.
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