Chantier 1 : Adapter la défense à la guerre contemporaine
Les mesures de Place Publique :
- Accélérer enfin la production industrielle pour faire face à un conflit de haute intensité sur le sol européen, signer des contrats de moyen et long terme avec nos industriels, mobiliser l’ensemble du tissu industriel, des grands groupes aux PME et start-ups.
- Lancer de grands programmes de production de drones, de modernisation de nos capacités spatiales et travailler à l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans notre outil de défense.
- Lancer un grand programme “cyber sentinelle” pour sécuriser la nation dans des temps où une cyberattaque peut paralyser un pays : des brigades spécialisées dans la lutte contre la cybercriminalité seront déployées dans tout le pays, appuyées par des centres régionaux et le renforcement de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes de l’Information (ANSSI), une nouvelle génération de professionnels sera formée.
- Augmenter drastiquement la réserve opérationnelle, la mettant au cœur de la défense nationale.
Désaccords :
- Place Publique propose une montée en puissance de la défense européenne et participe à l’édification d’une Europe de la guerre. L’Avenir en commun au contraire porte une vision souverainiste de la défense, au service de la paix.
- Place Publique mise sur la mobilisation du tissu industriel privé, des start-ups aux grands groupes, via des contrats pluriannuels. L’Avenir en commun veut mettre fin aux privatisations, créer un pôle public, et prioriser l’achat national par principe politique.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Au-delà des missions strictement militaires, L’Avenir en commun conçoit la défense comme un outil d’anticipation et de réponse aux crises systémiques, notamment celles liées au changement. climatique. Cela implique un réaménagement des infrastructures militaires vulnérables, une adaptation du matériel aux conditions extrêmes, et la mobilisation de moyens humains pour faire face à des crises écologiques majeures (tempêtes, pollution, sécheresses, etc.). Cette dimension est complètement absente du programme de Place Publique.
- L’Avenir en commun considère que l’indépendance nationale est aussi une question diplomatique, imposant de rétablir un réseau diplomatique solide. Place Publique considère que l’indépendance n’est qu’un enjeu militaire.
- Le désarmement multilatéral, notamment nucléaire, ne constitue pas une revendication de Place Publique.
- L’Avenir en commun consacre un sous-chapitre entier à l’espace, nouvelle frontière de l’humanité à protéger face aux enjeux marchands et à la militarisation, alors que Place Publique ne propose qu’une mesure isolée sur ce sujet.
Chantier 2 : Bâtir la défense européenne
Les mesures de Place Publique :
- Œuvrer à la mise en place rapide d’un fonds européen de défense de 500 milliards d’euros via un emprunt commun. Ce fonds permettra d’investir massivement dans nos capacités industrielles, réservant les investissements européens aux productions européennes (EDIP).
- Proposer à nos partenaires de l’UE d’étendre la dissuasion nucléaire française aux autres pays de l’UE, en conservant la souveraineté française sur la décision d’emploi, pour en faire le pilier d’un grand pacte de sécurité européen.
- Piloter politiquement la production comme les exportations d’équipements militaires : la puissance publique européenne qui investira des sommes considérables dans les industries de défense doit pouvoir prioriser productions et ventes.
- Augmenter drastiquement l’aide militaire à l’Ukraine qui est notre première ligne de défense et notre soutien aux alliés européens comme la Moldavie et l’Arménie.
Désaccords :
- Dans la continuité de la partie précédente, Place Publique s’inscrit dans une Europe de la défense. La défense européenne est vouée selon les traités à n’être qu’un des piliers de la stratégie de l’Otan, et implique donc notre inféodation aux États-Unis de Donald Trump.
- L’Europe de la défense est une chimère et n’a mené jusqu’ici qu’à un démantèlement des industries françaises en son nom, avec l’abandon de la production de fusils d’assaut pour se fournir en Allemagne, ou l’introduction de pièces détachées nord-américaines qui nous rendent dépendants de Washington.
- L’Avenir en commun refuse tout partage de la dissuasion nucléaire au niveau européen. Nous ne voulons pas partager l’arme nucléaire avec Orban par exemple, ou tout pays qui s’adonnerait à des provocations en se prévalant du parapluie nucléaire français. Tous les pays en Europe ne partagent pas les mêmes intérêts que nous.
- L’Avenir en commun prône un renforcement de la solidarité entre les pays européens, dans le cadre de programmes équitables, mais chaque pays doit garder sa propre politique de défense, puisqu’elle est fondée sur la souveraineté de chaque peuple. La défense et les affaires européennes sont des compétences nationales et ne peuvent être déléguées à une entité supranationale.
- Sur l’Ukraine, le programme de Place Publique se place dans une surenchère guerrière. En Arménie, le droit international et l’ONU ne sont même pas évoqués. L’Avenir en commun, lui, parle de diplomatie, de négociations, de cessez-le-feu et de justice internationale.
Chantier 3 : Porter le projet des Etats-Unis d’Europe
Les mesures de Place Publique :
- Augmenter massivement le budget de l’Union pour lui permettre de lancer des politiques publiques et dépasser le rôle de puissance exclusivement normative qui lui a été assigné, et attribuer à l’Union des ressources propres nouvelles.
- Porter d’ici 2030 un grand traité de réunification européenne qui sera aussi un traité de refondation institutionnelle, clarifiant et démocratisant le fonctionnement de l’Union passant à la majorité qualifiée au Conseil européen, donnant le pouvoir d’initiative législative au Parlement européen et facilitant les Initiatives Citoyennes Européennes.
- Proposer aux Françaises et aux Français un nouveau contrat de souveraineté qui clarifie la répartition des compétences entre les échelons européens, nationaux, régionaux et locaux, un véritable pacte girondin pour sortir de l’impuissance actuelle.
Désaccords :
- Le programme de Place Publique veut augmenter massivement le budget de l’Union européenne sans remettre une seule fois en question les politiques qui y sont menées. Les règles budgétaires européennes sont destructrices et nous obligent à la casse de nos services publics. Les accords de libre-échange sont avalisés par Place Publique. Quant aux investissements européens, nombre sont écocidaires : veut-on plus d’autoroutes, de liaisons Lyon-Turin ou de Canal Seine-Nord Europe ?
- Le programme insoumis souhaite conserver l’unanimité au Conseil pour les questions de politique étrangère et de défense. Le programme prévoit de passer à la majorité qualifiée uniquement sur les sanctions ciblées contre les personnes responsables de violations des droits humains afin de ne pas être prisonnier du chantage au veto d’autocrates comme Orbán refusant de respecter les règles européennes sur l’État de droit.
- Place Publique propose de transférer une partie de notre souveraineté au niveau européen. L’Avenir en commun porte comme objectif premier de proposer aux États et peuples européens la rupture concertée avec les traités européens actuels par la restauration de la souveraineté budgétaire, la modification du statut de la BCE, le protectionnisme solidaire, l’harmonisation sociale et écologique par le haut, etc.
Mesures moins-disantes :
- La France insoumise porte également le fait de donner un droit d’initiative au Parlement européen afin qu’il puisse initier des projets législatifs. Néanmoins, le programme va plus loin en instaurant un RIC européen dont l’examen devant le Parlement est rendu obligatoire.