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Le programme de Raphaël Glucksmann et celui de L’Avenir en commun

Ce comparateur reprend la structure du programme de Place Publique. Pour chaque bloc de mesures, il liste les désaccords et les aspects moins-disants du programme par rapport à L’Avenir en commun.

Une France puissante grâce à une Europe souveraine

Chantier 1 : Adapter la défense à la guerre contemporaine

Les mesures de Place Publique :

  • Accélérer enfin la production industrielle pour faire face à un conflit de haute intensité sur le sol européen, signer des contrats de moyen et long terme avec nos industriels, mobiliser l’ensemble du tissu industriel, des grands groupes aux PME et start-ups.
  • Lancer de grands programmes de production de drones, de modernisation de nos capacités spatiales et travailler à l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans notre outil de défense.
  • Lancer un grand programme “cyber sentinelle” pour sécuriser la nation dans des temps où une cyberattaque peut paralyser un pays : des brigades spécialisées dans la lutte contre la cybercriminalité seront déployées dans tout le pays, appuyées par des centres régionaux et le renforcement de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes de l’Information (ANSSI), une nouvelle génération de professionnels sera formée.
  • Augmenter drastiquement la réserve opérationnelle, la mettant au cœur de la défense nationale.

Désaccords :

  • Place Publique propose une montée en puissance de la défense européenne et participe à l’édification d’une Europe de la guerre. L’Avenir en commun au contraire porte une vision souverainiste de la défense, au service de la paix. 
  • Place Publique mise sur la mobilisation du tissu industriel privé, des start-ups aux grands groupes, via des contrats pluriannuels. L’Avenir en commun veut mettre fin aux privatisations, créer un pôle public, et prioriser l’achat national par principe politique. 

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Au-delà des missions strictement militaires, L’Avenir en commun conçoit la défense comme un outil d’anticipation et de réponse aux crises systémiques, notamment celles liées au changement. climatique. Cela implique un réaménagement des infrastructures militaires vulnérables, une adaptation du matériel aux conditions extrêmes, et la mobilisation de moyens humains pour faire face à des crises écologiques majeures (tempêtes, pollution, sécheresses, etc.). Cette dimension est complètement absente du programme de Place Publique.
  • L’Avenir en commun considère que l’indépendance nationale est aussi une question diplomatique, imposant de rétablir un réseau diplomatique solide. Place Publique considère que l’indépendance n’est qu’un enjeu militaire.
  • Le désarmement multilatéral, notamment nucléaire, ne constitue pas une revendication de Place Publique. 
  • L’Avenir en commun consacre un sous-chapitre entier à l’espace, nouvelle frontière de l’humanité à protéger face aux enjeux marchands et à la militarisation, alors que Place Publique ne propose qu’une mesure isolée sur ce sujet.

Chantier 2 : Bâtir la défense européenne

Les mesures de Place Publique :

  • Œuvrer à la mise en place rapide d’un fonds européen de défense de 500 milliards d’euros via un emprunt commun. Ce fonds permettra d’investir massivement dans nos capacités industrielles, réservant les investissements européens aux productions européennes (EDIP). 
  • Proposer à nos partenaires de l’UE d’étendre la dissuasion nucléaire française aux autres pays de l’UE, en conservant la souveraineté française sur la décision d’emploi, pour en faire le pilier d’un grand pacte de sécurité européen. 
  • Piloter politiquement la production comme les exportations d’équipements militaires : la puissance publique européenne qui investira des sommes considérables dans les industries de défense doit pouvoir prioriser productions et ventes. 
  • Augmenter drastiquement l’aide militaire à l’Ukraine qui est notre première ligne de défense et notre soutien aux alliés européens comme la Moldavie et l’Arménie.

Désaccords :

  • Dans la continuité de la partie précédente, Place Publique s’inscrit dans une Europe de la défense. La défense européenne est vouée selon les traités à n’être qu’un des piliers de la stratégie de l’Otan, et implique donc notre inféodation aux États-Unis de Donald Trump. 
  • L’Europe de la défense est une chimère et n’a mené jusqu’ici qu’à un démantèlement des industries françaises en son nom, avec l’abandon de la production de fusils d’assaut pour se fournir en Allemagne, ou l’introduction de pièces détachées nord-américaines qui nous rendent dépendants de Washington.
  • L’Avenir en commun refuse tout partage de la dissuasion nucléaire au niveau européen. Nous ne voulons pas partager l’arme nucléaire avec Orban par exemple, ou tout pays qui s’adonnerait à des provocations en se prévalant du parapluie nucléaire français. Tous les pays en Europe ne partagent pas les mêmes intérêts que nous. 
  • L’Avenir en commun prône un renforcement de la solidarité entre les pays européens, dans le cadre de programmes équitables, mais chaque pays doit garder sa propre politique de défense, puisqu’elle est fondée sur la souveraineté de chaque peuple. La défense et les affaires européennes sont des compétences nationales et ne peuvent être déléguées à une entité supranationale.
  • Sur l’Ukraine, le programme de Place Publique se place dans une surenchère guerrière. En Arménie, le droit international et l’ONU ne sont même pas évoqués. L’Avenir en commun, lui, parle de diplomatie, de négociations, de cessez-le-feu et de justice internationale.

Chantier 3 : Porter le projet des Etats-Unis d’Europe

Les mesures de Place Publique :

  • Augmenter massivement le budget de l’Union pour lui permettre de lancer des politiques publiques et dépasser le rôle de puissance exclusivement normative qui lui a été assigné, et attribuer à l’Union des ressources propres nouvelles.
  • Porter d’ici 2030 un grand traité de réunification européenne qui sera aussi un traité de refondation institutionnelle, clarifiant et démocratisant le fonctionnement de l’Union passant à la majorité qualifiée au Conseil européen, donnant le pouvoir d’initiative législative au Parlement européen et facilitant les Initiatives Citoyennes Européennes.
  • Proposer aux Françaises et aux Français un nouveau contrat de souveraineté qui clarifie la répartition des compétences entre les échelons européens, nationaux, régionaux et locaux, un véritable pacte girondin pour sortir de l’impuissance actuelle.

Désaccords : 

  • Le programme de Place Publique veut augmenter massivement le budget de l’Union européenne sans remettre une seule fois en question les politiques qui y sont menées. Les règles budgétaires européennes sont destructrices et nous obligent à la casse de nos services publics. Les accords de libre-échange sont avalisés par Place Publique. Quant aux investissements européens, nombre sont écocidaires : veut-on plus d’autoroutes, de liaisons Lyon-Turin ou de Canal Seine-Nord Europe ?
  • Le programme insoumis souhaite conserver l’unanimité au Conseil pour les questions de politique étrangère et de défense. Le programme prévoit de passer à la majorité qualifiée uniquement sur les sanctions ciblées contre les personnes responsables de violations des droits humains afin de ne pas être prisonnier du chantage au veto d’autocrates comme Orbán refusant de respecter les règles européennes sur l’État de droit.
  • Place Publique propose de transférer une partie de notre souveraineté au niveau européen. L’Avenir en commun porte comme objectif premier de proposer aux États et peuples européens la rupture concertée avec les traités européens actuels par la restauration de la souveraineté budgétaire, la modification du statut de la BCE, le protectionnisme solidaire, l’harmonisation sociale et écologique par le haut, etc.

Mesures moins-disantes :

  • La France insoumise porte également le fait de donner un droit d’initiative au Parlement européen afin qu’il puisse initier des projets législatifs. Néanmoins, le programme va plus loin en instaurant un RIC européen dont l’examen devant le Parlement est rendu obligatoire. 

Chantier 4 : Mener le combat du « Fabriqué en France »

Les mesures de Place Publique :

  • Défendre le « Fabriqué en France », en orientant la commande publique française avec des critères, durables et souverains et un indice d’achat local. 
  • Porter une loi « Acheter européen », (un « Buy Europen act ») avec les institutions européennes pour prioriser les productions européennes dans les marchés publics.
  • Soutenir la reprise de certaines entreprises par les salariés, sous forme de Sociétés Coopératives et Participatives.
  • Donner aux territoires du pouvoir sur l’avenir de nos usines, grâce à la création de fonds régionaux conséquents pour permettre aux Régions d’entrer au capital d’entreprises clés. 
  • Revenir sur le dogme de la concurrence libre et non faussée pour favoriser l’émergence de champions européens dans les secteurs définis comme stratégiques.
  • Renforcer nos outils de défense commerciale pour activer des clauses de protection quand un secteur est menacé, sanctionner le dumping, surveiller de près les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques, imposer aux produits importés les mêmes normes que celles exigées chez nous (mesures miroirs).
  • Créer un label européen pour l’épargne afin de garantir que l’argent mis de côté par les Européens serve à financer des entreprises et des projets en Europe, plutôt que d’investir dans l’économie de pays comme les États-Unis.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Reprise d’entreprises en crise : Place Publique se limite à soutenir les SCOP, sans contrainte légale. L’Avenir en commun prévoit l’obligation de maintien d’activité, le droit de préemption ou de reprise publique/coopérative sous contrainte légale. 
  • L’Avenir en commun met en place des critères contraignants de localisation de l’activité pour la commande publique nationale et locale et pour l’accord des aides aux entreprises, là où Place Publique met en place des outils incitatifs. 
  • Place Publique parle de Buy European Act, L’Avenir en commun veut autoriser les États à privilégier les entreprises nationales pour les marchés publics plutôt qu’à 3000km au titre de l’appartenance au marché unique.
  • Pas de sortie explicite du dogme de la libre concurrence, ni de remise en cause frontale des traités européens qui l’imposent.
  • Pas de projet de pôles publics ou de coopérations inter-États structurantes sur des filières stratégiques.  
  • Aucune mention de droits de douane ou de mécanismes unilatéraux de protection, là où L’Avenir en commun parle d’instauration de droits de douane sur des critères écologiques et de clauses sociales/écologiques obligatoires.

Chantier 5 : Construire l’industrie de la sobriété

Les mesures de Place Publique :

  • Faire de la France le leader mondial de l’économie circulaire : concevoir la sobriété, instaurer un droit à la réparabilité garantissant la possibilité de réparer, réutiliser et recycler nos biens de consommation, former des milliers de techniciens pour faire naître des filières de la réparation des objets du quotidien partout en France. 
  • Soutenir la filière française de la petite voiture électrique, légère, abordable et réparable, accessible aux classes moyennes et populaires. L’acquisition de ces voitures sera facilitée par le déploiement à grande échelle du leasing social pour que les ménages modestes puissent accéder à une voiture électrique, l’objectif de flottes 100 % électriques pour les grandes entreprises et collectivités sera fixé et le renforcement du réseau de bornes de recharge des voitures électriques. 
  • Relocaliser la production de batteries et accélérer l’innovation sur toute la chaîne – batteries solides, seconde vie, recyclage. Nous déploierons des mesures de soutien basées sur l’exemple de l’Inflation Reduction Act des États-Unis. 
  • Investir dans l’innovation frugale afin de soutenir le développement de nouveaux équipements conçus pour être écologiques, facilement réparables, et adaptés aux besoins des classes moyennes et populaires. 
  • Devenir souverain par la sobriété, le réusage, la réparation et le recyclage, tout en ouvrant, dans le respect des normes strictes, de nouvelles mines et raffineries de métaux critiques comme le lithium. Développer en parallèle des technologies alternatives pour limiter notre dépendance aux matériaux rares.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • L’Avenir en commun fait de la sobriété un principe structurant de souveraineté, avec un triptyque : réduction de la demande, innovation, et maîtrise publique des filières. Place Publique reste dans une logique d’encouragement par l’offre (réparation, leasing, formation), avec aucune réelle remise en cause des volumes de consommation ou du modèle productiviste.
  • Aucune approche chez Place Publique de planification pour développer les industries et technologies nécessaires à la bifurcation écologique, alors que L’Avenir en commun prévoit la création de pôle public des matériaux, le développement coordonné des industries et la planification des innovations pour limiter l’usage des matières premières.

Chantier 6 : Réussir la révolution énergétique pour tous

Les mesures de Place Publique :

  • Lancer un grand plan d’investissement pluriannuel dans toutes les énergies renouvelables.
  • Élaborer des plans d’investissement à l’échelle régionale basés sur les besoins et richesses naturelles du territoire : soleil, vent, rivières, chaleur du sous-sol, récupération de chaleur, bioénergies, énergies hydrauliques et marines.
  • Conforter le rôle du nucléaire, énergie pilotable et décarbonée, en assurant la sûreté des centrales existantes et la construction à temps de nouvelles unités. Nous renforcerons la recherche et l’innovation sur le traitement des déchets nucléaires et le réemploi des matières.
  • Investir dans le réseau électrique et de nouvelles capacités de stockage pour mieux relier les sites de production d’énergies renouvelables et les lieux de consommation, et faire face aux menaces climatiques ou aux attaques (sabotages, cyberattaques etc.).
  • Faire baisser les prix de l’électricité afin de rétablir la confiance des Français dans des prix modérés et stables de l’électricité. Fixer une partie de la facture des ménages, entreprises, industriels et collectivités sur le coût de production de notre électricité nucléaire et renouvelable, et non plus sur un prix de marché très volatile et soumis aux aléas géopolitiques.
  • Annuler la hausse de taxe sur l’électricité imposée en 2024.
  • Relancer et simplifier MaPrimeRénov’ pour accélérer les rénovations performantes et réduire durablement les dépenses de chauffage. Interdire immédiatement toute importation de gaz russe, afin que la France cesse d’être le premier importateur de gaz naturel liquéfié russe en Europe.

Désaccords : 

  • L’Avenir en commun prône la sortie du nucléaire à horizon 2050, couplée d’une nécessaire sobriété énergétique (condition sine qua none du 100% renouvelable). 

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Encore une fois, Place Publique parle d’un plan d’investissement sans en détailler les contours. L’Avenir en commun assume la création d’un pôle public de l’énergien et d’un volet industriel pour promouvoir les industries françaises.
  • Sur la tarification de l’électricité, Place Publique se contente d’un poncif annonçant vouloir faire baisser les prix de l’électricité. L’Avenir en commun va plus loin en remettant en cause le modèle libéral tout entier du secteur énergétique, le marché européen de l’énergie qui indexe le prix sur la production la plus coûteuse, prône la reprise en main publique, rompt avec le nucléaire et entend introduire une tarification progressive pour concilier justice sociale et sobriété énergétique.
  • Sur MaPrimeRenov’, L’Avenir en commun va beaucoup plus loin avec un plan de rénovation énergétique beaucoup plus ambitieux, en priorité au bénéfice des plus précaires, victimes de la précarité énergétique, et une stratégie énergétique globale plus offensive qui suppose de sortir des énergies fossiles et de recouvrir une souveraineté énergétique complète. Ceci suppose des investissements publics conséquents dont Place Publique ne dit mot.

Chantier 7 : ”IA, 2030” faire de la France la locomotive d’une IA plus sûre

Les mesures de Place Publique :

  • Créer une grande Agence industrielle du numérique et de l’IA, avec un budget financé par France 2030, la BPI et une hausse ciblée de la taxe GAFAM, qui pilotera un plan national d’investissement dans les infrastructures algorithmiques d’intérêt général : logiciels libres, données ouvertes, IA souveraine, gouvernance partagée…
  • Lancer un accélérateur – c’est-à-dire un programme de soutien intensif aux projets innovants – dédié au financement des innovations de rupture comme une intelligence artificielle sûre dès sa conception, avec du matériel et des infrastructures adaptés.
  • Ouvrir un campus international de l’IA pour former ensemble codeurs, juristes et scientifiques…
  • Faire de l’IA un levier de transformation des Services Publics – plus accessibles, plus rapides, plus intelligents – en investissant massivement dans les usages à fort impact social (santé, éducation, transition écologique).
  • Impulser un traité international de l’IA qui poserait les bases d’une régulation internationale des usages de l’IA dans les domaines à très haut risque.

Désaccords : 

  • Encore une fois, Place Publique s’en remet aux start-up et entreprises privées. L’Avenir en commun refuse le partenariat public-privé et prône une planification publique tournée vers l’intérêt général, les communs numériques et les besoins sociaux sans dépendance aux circuits financiers existants. Seul un pilotage collectif public permet de concilier des objectifs d’utilité sociale et écologique.
  • Place Publique se place dans un solutionnisme technologique total sans mettre de garde-fou. L’Avenir en commun prévoit d’interdire certains usages de l’intelligence artificielle et du “big data” qui vont à l’encontre des droits sociaux : discriminations algorithmiques racistes ou sexistes, identifications. biométriques, surveillance pour l’évaluation des droits sociaux, gestion des flux migratoires, notation des individus pour l’attribution de crédits, etc.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • L’Avenir en commun prévoit une gouvernance mondiale du numérique sous l’égide de l’ONU plutôt que via des traités intergouvernementaux soumis aux rapports de force. 
  • Si Place Publique imagine des infrastructures algorithmiques, rien sur la simple couverture du territoire national par la fibre.

Chantier 8 : Reprendre le contrôle sur les grandes plateformes 

Les mesures de Place Publique :

  • Sortir de la dépendance aux GAFAM en 5 ans, en créant un fonds souverain européen pour investir dans les alternatives numériques libres et européennes et faire émerger des champions européens de l’innovation et de l’IA, en contrecarrant les monopoles technologiques des GAFAM et BATX par une régulation renforcée et des sanctions contre les abus de position dominante.
  • Combattre les algorithmes toxiques des réseaux sociaux qui développent les addictions pour redonner le choix au citoyen, en imposant des règles strictes dès la conception.
  • Créer une Autorité indépendante de protection des mineurs en ligne, inspirée de la KJM allemande, chargée de réguler les contenus numériques accessibles aux mineurs et qui mettra en place un cadre strict incluant la vérification de l’âge et la classification des contenus.
  • Interdire les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.
  • Bannir Tik Tok, plateforme qui concentre les pires dérives des réseaux sociaux, menace notre souveraineté et déstabilise nos démocraties.

Désaccords : 

  • Place publique choisit encore une fois de mettre en place des champions européens, L’Avenir en commun lui se place dans une approche de souveraineté pour que la France ne dépende pas d’autres pays et de multinationales. Nous proposons de favoriser la coopération entre les États sans forcément passer par le cadre européen. 
  • Place Publique se place dans une approche répressive et capitularde : interdiction des réseaux sociaux, bannissement de Tik Tok, plutôt que d’en réguler les contenus. Ces mesures ne sont pas efficaces et peuvent porter atteinte aux droits des usagers. La majorité numérique est un principe qui doit être défendu avec des politiques de prévention afin d’accompagner les usages des réseaux sociaux. 

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Place Publique prévoit de créer une nouvelle autorité, sans renforcer celles qui existent déjà. Pour lutter contre la haine et les violences en ligne, L’Avenir en commun prévoit de doubler les moyens humains de la plateforme PHAROS.
  • Aucune mesure pour lutter contre la censure privée sur les réseaux sociaux opérée par les GAFAM, ni de création de plateformes de contenus publics (comme la médiathèque nationale en ligne proposée par L’Avenir en commun).

Chantier 9 : Remettre la science et la recherche au coeur de la société

Les mesures de Place Publique :

  • Garantir une recherche libre, mieux rémunérer les chercheurs, ingénieurs et techniciens de la recherche publique, en finir avec les appels à projets court-termistes qui épuisent les chercheurs et affaiblissent la recherche et instaurer un financement durable garantissant l’autonomie des laboratoires.
  • Refonder le Crédit impôt recherche en le plafonnant pour les grands groupes et en le recentrant sur ceux qui investissent vraiment dans la recherche, notamment les PME, ETI industrielles et les jeunes entreprises innovantes.
  • Doubler le budget du programme européen de recherche, Horizon Europe pour bâtir une recherche européenne unifiée, avec des investissements dans les infrastructures de recherche (IA, quantique, deeptech) et un soutien accru aux projets collaboratifs et communs entre universités européennes.
  • Lancer un programme “France Libertés” pour devenir un refuge pour les scientifiques qui ne peuvent exercer leur mission, avec un système de visas et de bourses pour les chercheurs menacés et un hébergement sécurisé des données et travaux scientifiques mis en danger ailleurs. 

Désaccords : 

  • Place Publique propose de mettre en place un programme européen de recherche. La France doit demeurer une nation scientifique. D’autres coopérations peuvent se mettre en place, avec les autres pays francophones ou pays méditerranéens. 

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Place Publique critique la logique d’appel à projet mais ne prévoit pas de réforme structurelle de la gouvernance de la recherche, L’Avenir en commun prévoit la suppression des agences de financement par appel à projet et prévoit des embauches massives de personnes statutaires (Place Publique ne dit rien de la contractualisation) de manière chiffrée (30 000 sur 5 ans minimum), comprenant aussi le personnel d’aide à la recherche ou administratif, absent chez Place Publique.
  • Sur le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), Place Publique se contente de le refonder là où L’Avenir en commun propose de le supprimer au profit du financement des universités et instituts de recherche et mettre en place des plans nationaux de recherche.

Les objectifs flous : 

  • Place Publique veut lancer un programme « France Libertés » pour devenir un refuge pour les scientifiques qui ne peuvent pas exercer leur mission. Une mesure vitrine qui n’est pas en cohérence avec les dispositifs déjà existants qui ont besoin d’être drastiquement renforcés, notamment le « programme PAUSE » qui favorise l’accueil de scientifiques et des artistes en exil. Celui-ci a été réduit de 60 % par les politiques d’austérité menées par Macron.

Chantier 10 : Bâtir l’université du XXIe siècle 

Les mesures de Place Publique :

  • Repenser en profondeur Parcoursup à travers une concertation réunissant parents, étudiants, universités et acteurs de l’éducation. Renforcer parallèlement l’accompagnement personnalisé à l’orientation des élèves en amont.
  • Faire un grand bilan de l’autonomie des universités pour proposer un modèle de financement renforcé, durable et lisible, garantissant aux universités les moyens de remplir pleinement leurs missions d’enseignement et de recherche.
  • Mieux encadrer l’enseignement supérieur privé lucratif, avec transparence des financements, contrôle pédagogique renforcé et aides publiques conditionnées.
  • Mettre fin aux inégalités géographiques dans l’accès aux études supérieures : création d’une aide nationale pour compenser les frais liés à l’éloignement et développement de formations délocalisées.
  • Réinventer les bourses étudiantes avec un véritable droit à la formation : ouvrir un chantier ambitieux avec les syndicats et les universités pour créer un capital formation universel, allocation activable à tout moment de la vie.
  • Rénover les bâtiments et campus universitaires, avec priorité à l’efficacité énergétique et à la biodiversité pour des campus adaptés au climat de demain, favorisant un climat d’étude serein.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Place Publique propose de repenser en profondeur Parcoursup là où L’Avenir en commun propose clairement l’accès à l’enseignement supérieur sans sélection par le démantèlement de Parcoursup et le droit à la poursuite d’études par la suppression de la sélection en Master. 
  • Sur l’autonomie des universités, Place Publique refuse de nommer les lois LRU et Fioraso qui ont instauré la concurrence et participé au démantèlement de l’ESR. L’Avenir en commun assume de revenir à un cadre national unifié. 
  • Même chose sur l’enseignement privé lucratif, Place Publique propose de l’encadrer sans mesure ambitieuse, L’Avenir en commun porte clairement l’interdiction du caractère lucratif des écoles privées de l’enseignement supérieur.
  • Place Publique propose de réinventer les bourses, L’Avenir en commun a une ambition plus forte en assurant à chaque étudiant détaché du foyer fiscal parental une garantie d’autonomie au-dessus du seuil de pauvreté (1 216 euros).

Chantier 11 : Une révolution écologique par et pour les citoyens 

Les mesures de Place Publique :

  • Créer une Assemblée citoyenne du futur, composée de citoyens tirés au sort, pour veiller à ce que chaque loi prenne en compte l’environnement et les générations futures.
  • Déployer des conventions citoyennes régionales et des assemblées locales pour le climat en partenariat avec les collectivités. Grâce aux débats et à des outils comme les budgets participatifs verts ou les parlements de l’eau, les citoyens co-construiront les politiques locales de l’environnement.
  • Créer un répertoire national des solutions écologiques, accessible à tous, avec des aides, des alternatives concrètes et des produits écoresponsables à prix plafonnés.
  • Repenser l’aménagement du territoire pour mettre la nature au cœur des villes et villages et relocaliser l’activité: rénovation des sols urbains, soutien aux communes rurales, reconversion de centaines de milliers d’hectares de friches et interdiction des nouvelles méga-surfaces commerciales.
  • Défendre résolument les objectifs du Zéro Artificialisation Nette des sols (ZAN) en évaluant mieux les impacts en amont et en sortant d’une logique purement comptable pour une approche démocratique et écologique de l’usage des sols fondée sur des solutions travaillées avec les territoires.
  • Instaurer une Garantie Universelle d’Assurance Climatique, financée par les assurances, pour protéger tous les citoyens face aux risques climatiques, incitant à la prévention et adaptant les règles pour limiter l’exposition aux zones vulnérables.
  • Faire une grande loi Climat engageant tous les ministères, permettant l’adaptation et l’accompagnement des politiques publiques pour qu’elles ne dépassent plus les limites planétaires avec la trajectoire de –90 % en 2040, pour la France comme pour l’UE, et la neutralité climat en 2050.
  • Adopter un bouclier législatif pour la sobriété : loi contre la fast-fashion, un score carbone obligatoire sur les produits, extinction des pubs lumineuses la nuit et fin des plastiques à usage unique d’ici 2030.

Désaccords : 

  • Place publique mise sur un système d’assurance généralisé, mais géré (ou co-financé) par les compagnies d’assurance (dans une logique de profit donc). À l’inverse, L’Avenir en Commun privilégie une approche 100 % publique, par la puissance publique, avec des financements issus de la fiscalité écologique et des mécanismes de solidarité nationale pour une protection universelle sans condition de revenus. L’Avenir en Commun entend également déployer un large plan d’adaptation au changement climatique des infrastructures et réseaux essentiels. Ce point est absent dans le programme Place Publique.
  • Plutôt que de miser sur un outil informatif et orienté « consommateur », L’Avenir en Commun défend une écologie populaire qui ne s’en remet pas aux comportements individuels mais suppose de privilégier une transformation structurelle, par la planification, la gratuité des services publics écologiques, et un changement global des modes de production. 

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Absence totale de la Règle Verte. 
  • L’Avenir en commun est plus ambitieux que cette fonction de vigilance transversale citoyenne portée par la proposition d’Assemblée citoyenne du futur, en proposant un système de gouvernance écologique complète (implication citoyenne mais aussi des communes, des syndicats, etc.) et planificatrice (Conseil de la planification écologique, règle verte) sous impulsion étatique.
  • L’Avenir en commun privilégie une réforme structurelle plus large : passage à la 6e République, généralisation de la participation citoyenne à toutes les échelles.
  • L’Avenir en commun défend le Zéro émission nette d’ici 2050, la sortie complète des énergies fossiles d’ici 2050, et la réduction des émissions en ligne avec l’Accord de Paris. La France insoumise est plus ambitieuse et plus précise dans la mise en œuvre : par la planification écologique au-delà d’une seule loi cadre et, sans refuser la coopération, au moyen d’une stratégie d’indépendance nationale écologique, quitte à désobéir aux traités si nécessaire.
  • Sur la sobriété, L’Avenir en commun défend une sobriété choisie, planifiée et juste. Cela suppose une mise en œuvre plus radicale (interdiction immédiate de certains plastiques et recul de la publicité dans l’espace public) et plus globale. 

Des objectifs flous : 

  • Sur les objectifs du ZAN, les ambitions de Place Publique sont floues comparées à ce que prévoit L’Avenir en Commun par la refonte de l’État et ses outils, à commencer par la Règle verte appelée à être déclinée dans chaque secteur.

Chantier 12 : Relier les territoires par des transports durables

Les mesures de Place Publique :

  • Lancer un Plan Rail national en lien avec les régions, en démultipliant les aides à SNCF Réseau afin de moderniser les infrastructures, développer les trains légers en zones rurales, relancer les Trains d’Équilibre du Territoire, ouvrir de nouvelles liaisons intercommunales et interrégionales et mettre en place un plan d’accessibilité des gares et trains.
  • Soutenir le fret ferroviaire en modernisant les lignes, en développant des autoroutes ferroviaires connectées aux ports, et en favorisant les solutions multimodales et les livraisons responsables.
  • Relancer les trains de nuit, accélérer les LGV et les liaisons prioritaires pour faire l’Europe du Rail.
  • Faire le Ticket climat : un titre de transport unique, à tarif fixe, abordable et valable à l’échelle nationale pour les transports du quotidien, d’abord réservé aux jeunes et aux publics précaires.
  • Développer les tramways, voies réservées aux bus, services express métropolitains en ville et périphérie, pistes cyclables et la tarification solidaire pour les jeunes et les ménages modestes.
  • Créer un service public de transport rural pour désenclaver les territoires, unifiant les offres existantes et adaptant les véhicules et la fréquence du service aux besoins des habitants, tout en assurant son accessibilité aux personnes âgées ou en situation de handicap. Favoriser un usage partagé de l’automobile en soutenant le covoiturage et l’autopartage.
  • Mettre fin aux privilèges actuels des transports polluants : suppression des exonérations de TVA et de taxe sur le kérosène, étendre l’interdiction des vols intérieurs avec alternative ferroviaire viable, taxation des plus gros pollueurs individuels (jets privés, yachts, SUV…)… Repenser le système autoroutier, faire un moratoire sur les grands projets autoroutiers et routiers d’État pour les réexaminer à l’heure de l’urgence écologique, affecter les recettes de péage à la mobilité durable et taxer les camions européens qui traversent nos territoires sans payer aujourd’hui la moindre taxe.
  • Doubler les déplacements à vélo en 10 ans grâce à un plan de développement d’infrastructures cyclables sûres ainsi qu’un soutien à la filière de fabrication, entretien et réparation de vélo.

Désaccords :

  • Les mesures Place Publique sur le train (plan rail, train de nuit, fret ferroviaire) restent dans le cadre du système existant de libéralisation et de maintien de l’ouverture à la concurrence en partenariat renforcé avec les régions. L’Avenir en commun propose une bifurcation d’ampleur en rupture : renationalisation de la SNCF, planification nationale d’un redéploiement du rail et des garanties d’accessibilité (guichets physiques), gratuité progressive des transports publics.
  • Place Publique soutient toutes les lignes à grande vitesse (LGV), y compris celles qui détruisent des terres agricoles et des espaces naturels protégés.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • L’Avenir en commun défend la gratuité progressive des transports publics, pas seulement de publics prioritaires. Place Publique n’indique aucun financement là où la France insoumise compte mettre les pollueurs à contribution (sociétés concessionnaires d’autoroutes par exemple).
  • Sur les Zones à faibles émissions, qui chassent les plus précaires des centres-villes sans leur fournir de moyen alternatif de déplacement, Place Publique ne dit rien. De même, le racket des automobilistes par les autoroutes privatisées n’est pas mentionné.

Des objectifs flous : 

  • Sur le développement des transports en commun, L’Avenir en commun propose une planification écologique nationale et un financement public massif pour réussir cette bifurcation. Place Publique ne dit rien du modèle économique : qui va payer ? Service public ou partenariats public-privé ?
  • Idem sur la question des transports en ruralité. En outre, nous défendons un principe / objectif clé dans cette bifurcation : garantir l’accès aux services essentiels à moins de 30 minutes, là où Place Publique ne dit rien. 

Chantier 13 : Prendre à bras le corps la question de la condition animale

Les mesures de Place Publique :

  • Lancer un plan de défense des animaux de compagnie en renforçant leur traçabilité, en encadrant strictement leur commerce, et en favorisant la stérilisation et les accueils par les collectivités pendant les vacances.
  • Instaurer un moratoire sur la chasse des espèces menacées (liste rouge UICN), et développer des plans de restauration en collaborant avec les fédérations de chasse.
  • Améliorer les conditions d’élevage : porter au niveau européen la disparition par étape de l’élevage en cage, l’interdiction de l’élevage pour la fourrure, ainsi que le renforcement des règles sur le transport des animaux.
  • Moderniser les abattoirs pour améliorer les conditions de travail des personnes qui y travaillent et le bien-être animal, soutenir les expérimentations d’abattoirs mobiles, aujourd’hui entravés par une réglementation inadaptée, pousser à la reconnaissance de la compatibilité de l’abattage rituel avec l’étourdissement non irréversible comme en Belgique et dans plusieurs pays européens.
  • Renforcer la lutte contre le trafic d’espèces protégées, améliorer les conditions de vie des animaux dans les parcs zoologiques et animaliers, travailler à réduire et encadrer l’utilisation d’animaux dans la recherche.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Sur le plan de défense des animaux, L’Avenir en commun va plus loin, en intégrant ces mesures dans une stratégie nationale publique de protection animale, avec un réseau public dédié, y compris si le reste de l’Union européenne ne suit pas.
  • L’Avenir en commun adopte une posture beaucoup plus ferme vis-à-vis de la chasse, en proposant de renforcer très fortement sa réglementation, en interdisant des pratiques jugées cruelles (chasse à courre, chasse à la glu) et en ne faisant pas des fédérations de chasse les pilotes de la restauration écologique.
  • Concernant les conditions d’élevage, L’Avenir en commun entend agir plus radicalement et immédiatement (notamment l’élevage en cage serait immédiatement interdit pour toute nouvelle exploitation et non pas « par étape », interdiction des fermes-usines ou de l’élevage de céphalopodes) dans une réforme structurelle du système d’élevage.

Chantier 14 : Soutenir celles et ceux qui nourrissent la France

Les mesures de Place Publique :

  • Réformer la PAC pour soutenir l’emploi et le revenu agricole, l’utilité écologique et l’agriculture familiale, en rompant avec le modèle des aides à l’hectare qui accroît les inégalités de revenus, en soutenant la conversion au bio, en plafonnant les aides comme en Espagne pour rediriger les fonds vers les petites fermes, les jeunes installés, les éleveurs ou l’agroécologie. Instaurer un revenu de transition écologique pour soutenir agriculteurs et pêcheurs passant au bio ou à des pratiques durables.
  • Rééquilibrer la répartition des quotas de pêche pour favoriser la pêche artisanale et côtière, en créant des labels valorisant la pêche de proximité qui préserve les espèces et garantit l’emploi local. Protéger nos pêcheurs artisans par l’exclusion totale des méga-chalutiers de nos eaux côtières et faire en sorte que les aires marines protégées soient réellement protégées (chalutage).
  • Réduire massivement les intrants chimiques et soutenir les alternatives durables pour rendre nos fermes plus autonomes, retrouver notre souveraineté.
  • Imposer des mesures miroirs aux importations agricoles, contre le dumping social, sanitaire et environnemental, harmoniser les normes en Europe pour mettre fin à la concurrence déloyale au sein du marché unique, s’opposer aux traités comme le Mercosur qui placent nos éleveurs dans une situation injuste et intenable.
  • Faciliter l’accès au foncier pour protéger les terres agricoles et permettre l’installation de nouveaux agriculteurs, inciter la reprise d’exploitations en soutenant la transmission des exploitations agricoles et des activités de pêche entre générations, afin de favoriser l’installation des jeunes, préserver les savoir-faire et maintenir des territoires vivants. Protéger les zones de pastoralisme et soutenir le stockage de carbone et l’agroécologie.
  • Garantir le revenu des agriculteurs par la mise en place de prix planchers rémunérateurs, et en mettant fin aux contournements de la Loi EGALIM.
  • Limiter la volatilité des prix en protégeant la production contre les crises, en constituant des stocks stratégiques pour éviter la spéculation et en créant une autorité européenne de contrôle des prix alimentaires pour lutter contre les pratiques déloyales et interdire les ventes à perte.
  • Faire de la cantine le lieu d’accès universel à une alimentation saine, locale et bio, y offrir plus d’options végétariennes et des produits bio et locaux. 
  • Soutenir les expérimentations de Sécurité sociale de l’alimentation au niveau local pour garantir à tous un accès digne à une nourriture de qualité.
  • Utiliser la fiscalité et l’information pour changer les comportements, rendre obligatoire l’affichage du Nutriscore à l’échelle nationale et européenne et taxer davantage les boissons trop sucrées.
  • Lancer un Plan National pour l’Alimentation Solidaire pour permettre aux associations et aux bénéficiaires de récupérer plus facilement les invendus, grâce à une logistique partagée, une connexion en temps réel avec les donateurs, et une simplification des règles du don alimentaire.

Désaccord : 

  • Aucune remise en cause globale des traités de libre-échange qui favorisent la concurrence déloyale pour nos agriculteurs. Ce n’est pas étonnant de la part d’un groupe qui a voté pour les traités de libre-échange avec le Chili et l’Ukraine.
  • Plutôt que de taxer davantage les produits dangereux pour la santé (souvent consommés par les classes populaires), L’Avenir en commun propose d’encadrer en amont les compositions afin de garantir à toutes et tous une alimentation de qualité.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • L’Avenir en commun va plus loin avec une réforme structurelle de la PAC là où Place Publique s’en tient essentiellement à une réforme du foncier. Il donne des objectifs clairs sur la création de 300 000 emplois agraires, objectif non présent chez Place Publique. Pour la transition vers le bio, L’Avenir en commun prévoit la mise en place d’une caisse de défaisance (reprise de la dette des exploitations agricoles qui engagent la conversion bio) afin de sortir de l’incantation pour aller vers des mesures concrètes. 
  • Sur les pesticides et intrants chimiques, L’Avenir en commun propose d’interdire directement les plus dangereux. Rien de la part de Place Publique sur le sujet. 
  • Cantines scolaires : L’Avenir en commun vise 100 % bio et local, avec réduction des protéines animales. Place Publique reste vague, parle d’« offrir plus d’options végétariennes et des produits bio et locaux » sans objectif chiffré. 
  • Sur la vente à perte et les prix rémunérateurs, L’Avenir en commun va plus loin en mettant la grande distribution face à ses responsabilités, il propose d’encadrer ses pratiques qui génèrent des profits abusifs sur le dos des consommateurs et des producteurs.

Des objectifs flous : 

  • Sur la pêche, L’Avenir en commun assume de réorienter les financements et les quotas pour une pêche artisanale, durable et créatrice d’emplois, tout en interdisant les subventions à la pêche industrielle et à la surpêche, supprimant celles qui favorisent la pêche illicite. Le programme de Place Publique donne une direction sans objectif concret. 

Chantier 15 : L’eau et les forêts symbole et biens communs essentiels aux français

Les mesures de Place Publique :

  • Lancer un grand plan national pour renforcer la résilience des forêts : régénération naturelle et plantation d’essences adaptées au climat futur, lutte active contre les incendies, et fin progressive des coupes rases au profit de forêts mélangées.
  • Engager une réforme en profondeur de la gestion des forêts privées, qui couvrent 75 % du territoire forestier : appui au regroupement des petits propriétaires, lutte contre la spéculation foncière, encadrement des rachats par des acteurs financiers ou étrangers.
  • Miser sur une filière bois française durable, ancrée dans les territoires. Avec les Projets Bois Territoriaux, chaque région pourra structurer ses usages, créer de la valeur localement : faire du bois une ressource d’avenir.
  • Lancer un Pacte Bleu pour les océans, protéger les écosystèmes marins et sanctuariser les zones protégées par l’exclusion des pêches destructrices, pousser un moratoire sur l’exploitation des grands fonds et l’interdiction d’extraction dans les zones polaires.
  • Faire de l’eau un enjeu démocratique en rééquilibrant ses usages- agriculture, industrie, énergie- en planifiant les prélèvements, en modernisant les infrastructures.
  • Refuser les méga-bassines au profit de solutions locales réfléchies avec les agriculteurs, et transformer les comités de bassin en véritables « Parlements de l’eau ».
  • Instaurer une tarification sociale de l’eau, via les collectivités, avec des aides automatiques pour les foyers dont la facture dépasse 3 % des revenus.
  • Adopter des règlements européens sur la qualité de l’air et de l’eau.
  • Éliminer les produits chimiques dangereux en interdisant les pesticides les plus néfastes, glyphosate, néonicotinoïdes tueurs d’abeilles et objets du quotidien contenant des PFAS, tout en soutenant les alternatives non polluantes. Créer des zones sans pesticides autour des points de captage d’eau, des écoles et établissements sensibles.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Place Publique propose une réforme de la gestion privée des forêts (lutte contre la spéculation, appui aux regroupements). L’Avenir en commun est plus volontariste : il propose un droit de préemption public pour accroître la part de forêts publiques, réquisitionner les parcelles abandonnées, et reconstruire toute la filière bois dans une logique de souveraineté industrielle et écologique.
  • Place Publique propose une réforme de gouvernance de l’eau et une planification des usages. L’Avenir en commun va beaucoup plus loin : il propose une « règle bleue », d’inscrire l’eau comme bien commun et la protection de l’ensemble de son cycle, y compris les nappes phréatiques, les rivières et les fleuves, dans la Constitution.
  • Sur la tarification de l’eau, Place Publique propose une tarification sociale là où L’Avenir en commun propose d’inscrire l’accès à l’eau, son assainissement et le droit à l’hygiène comme droit humain fondamental : cela veut dire les premiers m3 essentiels à la vie gratuits et une tarification progressive et différenciée selon les usages. 

Des objectifs flous :

  • Sur les océans, la mise en œuvre de l’objectif de Place Publique n’est pas claire. L’Avenir en commun propose par exemple d’œuvrer à la création d’un droit international de la biodiversité marine.

Un nouveau contrat social et démocratique pour une France plus juste

Chantier 16 : Pour que le travail paie à nouveau

Les mesures de Place Publique :

  • Organiser immédiatement des conférences salariales dans tout le pays, visant d’abord les métiers utiles marqués par la précarité et la pénibilité, pour renégocier avec les branches professionnelles les grilles de rémunération et les hausses de salaire.
  • Lancer un grand chantier fiscal visant à rééquilibrer la répartition de la taxation entre le travail, le capital, l’héritage et les retraites pour sortir de cette impasse injuste qui favorise les héritiers ou les retraités aisés au détriment des travailleurs.
  • Augmenter le SMIC à 1600 euros net dans les deux ans qui suivent notre accession au pouvoir.
  • Travailler à limiter les écarts de salaires dans une même entreprise, comme le propose la Confédération européenne des syndicats.
  • Soutenir les fonctionnaires, revaloriser durablement les rémunérations pour renforcer l’attractivité de la fonction publique, indexant leur point d’indice sur l’inflation et corrigeant les écarts de rémunérations entre ministères.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Pas d’augmentation globale des salaires : L’Avenir en commun propose par exemple l’indexation des salaires sur l’inflation.  
  • Les conférences salariales prévues par Place Publique visent juste à compenser financièrement certains travaux pénibles, mais pas à organiser les conditions de travail ou les parcours professionnels, contrairement aux Conférences sociales prévues par L’Avenir en commun.
  • Sur le SMIC, la revalorisation se fait dans les deux ans (là où L’Avenir en commun propose de faire immédiatement). Cette revalorisation est en partie compensée sur l’inflation puisqu’on arrivera mécaniquement à 1500-1530€ d’ici 2029.
  • La rémunération des apprentis ou alternants est totalement absente chez Place Publique.

Des objectifs flous : 

  • Pas de précision sur quels écarts de salaires (de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut dans L’Avenir en commun).
  • Sur la revalorisation des salaires des fonctionnaires, L’Avenir en commun propose d’augmenter immédiatement le point d’indice de 10 %.
  • Toujours sur la revalorisation des salaires des fonctionnaires, aucune compensation n’est prévue pour les collectivités.  
  • Lancer un grand chantier fiscal : réforme de l’impôt sur le revenu ? Rétablissement de l’ISF ? Lutte contre la fraude fiscale ? Suppression de la flat tax ? Cette mesure ne précise aucune proposition concrète. 
  • Opposition des travailleurs au reste de la population sur la réforme fiscale. Quid des chômeurs et sans emplois ? Des retraités en situation de précarité ? L’Avenir en commun pose un principe clair : plus on gagne d’argent, plus on contribue au bien public !

Chantier 17 : Redonner du sens et démocratiser le travail

Les mesures de Place Publique :

  • Créer une agence de financement de l’ESS, pour y créer massivement des emplois, favoriser la conversion d’entreprises classiques en structures de l’ESS, assurer un plan de financement à long terme.
  • Soutenir activement le commerce de proximité en zones rurales et les TPE/PME, en priorisant les projets à vocation sociale ou écologique par des accompagnements ciblés et travailler à une « taxe Amazon » sur les grandes plateformes de e-commerce pour financer ce soutien.
  • Multiplier les centrales villageoises d’énergie renouvelable, épiceries coopératives, commerces de proximité solidaire… en déployant les Sociétés coopératives d’intérêt collectif.
  • Intégrer davantage les représentants des salariés dans les conseils d’administration des entreprises, dès 100 salariés, instaurer un « chèque syndical » pour renforcer la liberté syndicale.
  • Protéger les salariés : redonner la priorité aux accords de branches professionnelles par rapport aux accords d’entreprise.
  • Adopter une grande stratégie « Zéro mort au travail » pour mettre fin à ce scandale français du nombre de morts au travail, le plus élevé d’Europe.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Ne dit rien sur les sociétés coopératives et participatives (SCOP), le rôle des salariés ou le droit de préemption. 
  • Rien sur le rôle des banques, ni sur un financement public structurant : sans outil dédié, le soutien reste dépendant du bon vouloir du privé.
  • Rien sur le droit de veto des comités d’entreprise ou le vote de défiance lors des procédures de redressement et de liquidation d’entreprise. 
  • L’Avenir en commun propose d’inclure d’autres parties prenantes comme les associations environnementales ou de consommateurs dans les conseils d’administration des grandes entreprises. 
  • Ne prévoit pas d’abroger les lois qui ont cassé la hiérarchie des normes : un accord d’entreprise doit être plus favorable qu’un accord de branche, lui-même plus favorable que la loi ? 

Des objectifs flous : 

  • Grande stratégie « Zéro mort au travail » qui n’est pas expliquée : des moyens pour l’inspection du travail ? Une protection renforcée ? Des sanctions pour les employeurs ? Le programme de Place Publique ne le précise pas. 
  • Le « chèque syndical » est tout aussi flou : quel montant ? Permettra-t-il une adhésion syndicale ? Comment la confidentialité de son usage sera-t-elle assurée ?

Chantier 18 : Assurer un emploi à chacun

Les mesures de Place Publique : 

  • Instaurer une vraie garantie à l’emploi en généralisant le dispositif Territoires Zéro Chômeur de longue durée, créer un CDI d’insertion harmonisé pour faciliter la transition vers l’emploi durable, et développer partout en France des Comités Locaux pour l’Emploi réunissant habitants, associations et entreprises.
  • Créer un guichet unique territorial pour l’emploi et l’insertion, piloté par France Travail, pour simplifier l’accès aux droits, mieux coordonner les acteurs et adapter les solutions aux réalités locales.
  • Renforcer l’inclusion des travailleurs handicapés. 
  • Booster l’emploi des jeunes : créer des guichets uniques jeunesse dans chaque territoire où les jeunes accèdent à un accompagnement gratuit et coordonné (emploi, logement, santé, droits).

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Ne garantit aucun droit réel à l’emploi : le dispositif reste local, limité et sans embauche directe. L’Avenir en commun propose de créer une garantie d’emploi : tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer d’être embauché au moins au SMIC revalorisé dans un secteur d’urgence. 
  • Aucune remise en cause de France Travail ou du contrôle punitif des allocataires : simplifier l’accès ne suffit pas quand le dispositif repose sur la contrainte et la stigmatisation.
  • Sur l’emploi jeune, Place Publique propose uniquement de l’accompagnement. L’Avenir en commun propose de créer un nouveau type de contrat de travail, réservé aux jeunes, d’une durée de 5 ans, dans des structures publiques ou associatives, pour éradiquer le chômage. 

Chantier 19 : Des retraites justes pour une solidarité intergénérationnelle

Les mesures de Place Publique : 

  • Abroger la réforme Macron de 2023.
  • Garantir des pensions décentes, mieux prendre en compte les carrières pénibles et les parcours hachés, converger vers une simplification des régimes et un meilleur équilibre budgétaire, cesser la focalisation sur le seul âge légal qui produit l’injustice et fonder notre philosophie sur les inégalités de conditions et d’espérance de vie : certains doivent pouvoir partir à la retraite à 60 ans, d’autres devront travailler davantage.
  • Créer une nouvelle gouvernance du système, un Haut Conseil du Pilotage des Retraites, adossé au comité de suivi des retraites et au sein duquel les partenaires sociaux seront majoritaires, avec des prérogatives claires pour concevoir, suivre et ajuster notre système dans le temps – afin de proposer des réformes sans être l’otage des zigzags politiques.
  • Porter un plan pour accroître le nombre de cotisants avec une meilleure insertion des seniors, l’immigration légale de travail ou la facilitation de la primo-entrée dans le monde du travail.

Désaccords : 

  • Place publique veut confier la gestion du système de retraite à une institution en dehors de la représentation nationale, ce qui pose problème notamment quand le président de cette institution est un proche du président (cf. nomination Gilbert Cette à la tête du Conseil d’orientation des retraites). 
  • Un flou sur le système qui laisse penser qu’ils rejoignent Bayrou sur le projet de retraite à points.  
  • Le financement des caisses de retraite ne repose que sur l’augmentation du nombre de cotisants : pas la hausse des salaires, pas l’égalité salariale femmes-hommes, pas les surcotisations sur hauts revenus, pas l’extension de l’assiette des cotisations aux revenus exonérés, etc.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Rien sur l’âge de départ à la retraite ou le nombre d’annuités. 
  • Rien sur le niveau des pensions, l’indexation des retraites sur les salaires ou la suppression de la décote. 
  • Rien sur l’augmentation des ressources du système ni sur la contribution du capital : Place Publique mise sur l’ajustement démographique, la France insoumise sur la justice sociale et le financement solidaire.

Chantier 20 : Réformer les institutions

Les mesures de Place Publique : 

  • Investir le premier ministre par un vote de confiance de l’Assemblée nationale (sur proposition préalable du Président de la République) et instaurer la motion de censure “constructive” (censurer un gouvernement exigera de proposer un successeur), ce qui permettra de mettre fin au 49.3.
  • Renforcer le contrôle du Parlement sur l’action gouvernementale : transparence sur les décrets d’application, évaluation rigoureuse du budget, droit d’enquête élargi…
  • Instaurer immédiatement la proportionnelle, de préférence par circonscriptions régionales avec un fléchage départemental des candidats.
  • Supprimer l’article 16 de la Constitution (pouvoirs exceptionnels du Président en temps de crise) et renforcer le pouvoir d’initiative et d’amendement du Parlement (fin de l’article 40), réformer le Conseil constitutionnel pour renforcer son impartialité et ses moyens.
  • Lancer en parallèle une grande convention citoyenne qui jettera les bases d’une assemblée constituante pour changer la Constitution.

Désaccords : 

  • Aucune remise en question de la concentration des pouvoirs et du bâillonnement du Parlement par Macron, l’instauration d’une motion de censure “constructive” empêcherait toute censure de passer. Cela aurait aussi pour conséquence de décrédibiliser l’action parlementaire en faisant passer la motion de censure actuelle comme un élément de blocage et non un outil permettant aux parlementaires de critiquer légitimement l’action du gouvernement sur la base du mandat sur lequel ils ont été élus. 

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Pas de réelle suppression du 49-3.  
  • Une avancée vers la 6e République : quel pouvoir de la convention citoyenne ? Quelle composition ? Quel horizon pour la 6e République ? 
  • Un mécano incompréhensible : une convention citoyenne se réunit pour préparer une assemblée constituante qui se réunit pour changer la Constitution. Quand les citoyens pourront-ils voter ?

Chantier 21 : Redonner le pouvoir aux citoyens 

Les mesures de Place Publique : 

  • Instaurer un droit d’initiative citoyenne, permettant de déclencher des séquences démocratiques avec des référendums à l’échelle locale et nationale, généraliser des conventions citoyennes.
  • Réformer le financement des partis politiques en créant un « bon pour la démocratie » : chaque citoyen pourra flécher une part du financement public vers le parti de son choix lors de sa déclaration d’impôts.
  • Ouvrir le droit de vote à 16 ans et pour les étrangers extra-communautaires aux élections locales, généraliser l’inscription automatique sur les listes électorales.
  • Renforcer la démocratie locale en instaurant une loi pluriannuelle des finances locales, en renforçant le pouvoir d’imposition des collectivités et en élisant les conseils communautaires des intercommunalités au suffrage universel direct.
  • Porter une nouvelle loi de décentralisation qui sera en même temps une loi de clarification des compétences de notre organisation territoriale après une grande concertation avec les élus et les habitants, pour construire ensemble une organisation plus simple, cohérente et démocratique.
  • Renforcer le service public de l’audiovisuel et l’indépendance des médias en assurant un financement stable de la presse via une taxe sur les géants du numérique, lutter contre les campagnes de désinformation en créant un délit de désinformation organisée dans la loi de 1881.
  • Garantir un véritable pluralisme des médias en réformant la loi de 1986 pour limiter leur concentration.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Place Publique reste vague sur les modalités concrètes, le déclenchement, les seuils et les effets contraignants de l’initiative citoyenne. L’Avenir en commun va beaucoup plus loin avec un Référendum d’initiative citoyenne (RIC) en toutes matières, y compris révocatoire.
  • Aucun détail sur la lutte contre la concentration dans les médias et comment elle se met en œuvre.
  • Rien sur la gouvernance citoyenne, la désignation des dirigeants, ou la conditionnalité des aides à la presse. 
  • Rien sur la protection des journalistes. 

Des objectifs flous : 

  • Sur la réforme du financement public : quel aspect contraignant ? À combien de partis politiques est-ce possible de donner ? À partir de quels critères un parti politique rentre dans la liste ? 
  • La « grande loi de décentralisation » vient donc s’ajouter au « contrat de souveraineté » ? Ou l’on va rerépartir les compétences UE / Nation / régions / départements / communes tous les 6 mois ?

Chantier 22 : Sauver nos services publics

Les mesures de Place Publique : 

  • Revaloriser les salaires des agents, recruter là où les besoins sont criants et renforcer l’attractivité de la fonction publique en créant des parcours professionnels lisibles, en valorisant les compétences acquises et en favorisant la promotion interne au sein de la fonction publique.
  • Mettre fin aux logiques néo-managériales qui organisent la concurrence entre administrations et avec le privé, au détriment des besoins réels.
  • Garantir à chaque citoyen l’accès aux services publics essentiels (CAF, CPAM, Pôle emploi, impôts, services consulaires …) à proximité de chez lui.
  • Mettre fin à la dépendance de l’État aux cabinets de conseil en encadrant strictement l’externalisation des missions stratégiques.
  • Agir contre le pantouflage, renforcer la transparence comme la lutte contre la corruption, et doter les organismes de lutte contre la corruption de moyens humains et financiers renforcés, créer un observatoire de l’intégrité publique pour garantir la transparence et prévenir toute capture privée de la décision publique.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Quelle revalorisation du point d’indice ? Celui-ci sera-t-il intégralement compensé auprès des collectivités ? Quel maillage territorial ? Sans répondre à ces questions, Place Publique ne dit en réalité rien du tout.
  • Aucun nouveau corps de fonctionnaires, contrairement à L’Avenir en commun qui prévoit par exemple un corps d’AESH.
  • Des voeux pieux qui n’engagent à rien :
    • Accès aux services publics : L’Avenir en commun propose une distance maximale de 15 à 30 minutes. 
    • Dépendance aux cabinets de conseil : L’Avenir en commun propose d’interdire la sous-traitance et la surfacturation de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques publiques à des cabinets de conseils privés.
    • Pantouflage : L’Avenir en commun propose de l’interdire plutôt qu’uniquement agir contre, avec obligation de remboursement de la formation pour tous les hauts fonctionnaires qui veulent aller dans le privé et n’ont pas servi au moins 10 ans. 
  • Sur la corruption : L’Avenir en commun va plus loin en rendant inéligible toute personne condamnée pour corruption.

Chantier 23 : Bien soigner, partout !

Les mesures de Place Publique : 

  • Bâtir un modèle coopératif de santé piloté localement, à travers un Projet territorial de Santé co-construit par les professionnels, les hôpitaux, les élus, les usagers et l’État, définissant les priorités selon les besoins réels de la population. Repenser la cohérence de la carte sanitaire et l’organisation territoriale du système.
  • Développer différentes solutions adaptées aux réalités locales : centres ou maisons de santé, dispensaires, permanences mobiles en zones rurales, des centres intermédiaires pour les “petites urgences” ou relais premiers secours, des espaces de santé numériques, un maillage renforcé de sage-femmes, des espaces dédiés à la santé mentale et à la prévention. Attribuer temps, respect et pouvoir d’agir aux soignants : mieux les rémunérer, améliorer leurs conditions de travail, concentrer leur missions sur le soin et les associer aux décisions.
  • Soutenir l’installation, diversifier les pratiques et valoriser les évolutions de carrières, encourager l’exercice mixte (hôpital/ville), favoriser les structures de soins regroupés pour faciliter le travail en équipe. Contrer la financiarisation du système de santé, en finir avec la tarification à l’acte à l’hôpital, proposer un financement global, territorial et pluri-annuel, actualiser les actes remboursés pour éviter que les grands groupes se concentrent uniquement sur les soins les plus rentables.
  • Mutualiser les systèmes d’information entre assurance maladie obligatoire et complémentaires santé, afin de limiter les frais de fonctionnement du double système et simplifier les remboursements pour les patients.

Mesures moins-disantes ou absentes : 

  • Aucune mention par Place Publique de la création d’un véritable service public de la santé national, ni de planification massive des besoins en lits, personnels ou hôpitaux.
  • Rien sur le recrutement massif, l’ouverture de lits, ni la régulation de l’installation des médecins
  • Pas de mesure sur la formation : Place Publique ne dit rien sur l’augmentation des places en médecine ni sur les dispositifs de formation dans les territoires.
  • Pas d’objectif de réduction des inégalités sociales ou territoriales de santé, ni de logique de service public universel.
  • La tarification à l’acte n’est remise en cause que pour les hôpitaux, pas les centres de santé par exemple.

Des objectifs flous : 

  • Flou sur le rôle des complémentaires santé. L’Avenir en commun propose au contraire une rupture avec l’existant : intégration des mutuelles à la Sécurité sociale, suppression des dépassements d’honoraires, et remboursement intégral des soins prescrits.
  • La tarification à l’acte est critiquée, mais sans vision claire sur le nouveau modèle de financement ni ses critères de répartition.
  • Le statut des soignants reste flou : Place Publique parle d’améliorer leur situation, mais sans référence au statut public, au salaire minimum, ou à la reconnaissance institutionnelle (comme les infirmiers de famille ou référents).

Chantier 24 : Miser sur la prévention

Les mesures de Place Publique : 

  • Déployer un plan de prévention d’ampleur en sortant de l’Objectif national de dépense d’assurance maladie (ONDAM), annuel, pour enfin pouvoir développer des politiques de prévention de long terme.
  • Créer un fonds territorial de prévention, permettant de financer des actions concrètes de prévention adaptées aux besoins locaux.
  • Former localement pour soigner équitablement grâce à l’inclusion d’hôpitaux non universitaires et de centres de soins dans le parcours de formation. Faciliter les reconversions vers les métiers de la santé et renforcer la formation continue sur la prévention.
  • Faire de la prévention et de la recherche une priorité face aux grandes maladies chroniques, notamment les cancers, les maladies cardiovasculaires et le diabète pour agir sur les causes identifiées : alimentation, activité physique, dépistage, exposition à des facteurs de risque environnementaux, etc.
  • Faire de la santé mentale des jeunes une priorité nationale, avec dépistage précoce des troubles psychiques et addictologiques et suivi continu, notamment durant la scolarité. Former et recruter plus de spécialistes, et créer davantage de places dans les établissements spécialisés.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Place Publique ne va pas aussi loin que L’Avenir en commun dans la remise en cause de l’ONDAM : elle propose d’en sortir pour la prévention, mais pas de stratégie réelle sur la définition des besoins ou la mise en place d’une dotation globale.
  • Rien sur l’interdiction des dépassements ou sur le remboursement universel des soins de prévention.
  • Absence d’engagements budgétaires clairs pour la psychiatrie : Place Publique parle de renforcer la santé mentale, mais ne prévoit ni réouverture de lits, ni réseau public, ni conventionnement de professionnels pour le suivi psychologique ambulatoire.
  • La question de la médecine du travail et scolaire comme axe de prévention est totalement absente
  • Place Publique reste dans une logique de concertation territoriale et de mesures incitatives, sans outils de planification ni régulation.
  • Aucune mention de l’épidémie de VIH tandis que L’Avenir en commun propose un plan pour éradiquer l’épidémie.

Des objectifs flous : 

  • Le financement de la prévention n’est pas précisé, création d’un fonds sans détails sur ses recettes, L’Avenir en commun prévoit par exemple d’affecter les recettes des taxes sur le cannabis à des programmes de lutte contre les addictions, notamment en milieu scolaire, et à une politique de prévention, de réduction des risques et d’aide à la désintoxication.

Chantier 25 : Faire vivre le projet solidaire de protection sociale

Les mesures de Place Publique : 

  • Ouvrir un grand chantier afin d’aller vers une Sécurité sociale unique, simple et juste, qui fusionne tous les régimes pour garantir une couverture universelle, éliminer les inégalités et simplifier les démarches. Une Sécu pour toutes et tous plus solidaire et efficace qui respecte les réalités professionnelles spécifiques.
  • Automatiser l’accès aux droits avec un dossier social unique partagé entre tous les acteurs, pour garantir la continuité des droits. Des guichets uniques de sécurité sociale intégrés aux maisons France Solidarité assureront un accueil clair et humain.
  • Abroger la réforme Macron de l’assurance chômage, injuste et inefficace.
  • Ouvrir une grande conférence sociale pour aller vers un minimum social unique, accessible à toutes et tous, y compris pour les moins de 25 ans et y faire travailler ensemble État, collectivités, syndicats et associations pour harmoniser droits, montants et accès, sous une gestion unifiée.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Sur l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, nous allons plus loin en proposant d’indemniser les chômeurs en fonction de leurs derniers salaires grâce à une assurance calculée à partir du premier jour de travail. 

Des objectifs flous : 

  • Le chantier de fusion des régimes est peu détaillé : quel système ? Pas de calendrier ou de proposition de gouvernance.
  • Le minimum social unique est un objectif flou : quel montant ? La garantie d’autonomie dans L’Avenir en commun est prévue au niveau du seuil de pauvreté.

Chantier 26 : Permettre à tous de vieillir dignement

Les mesures de Place Publique : 

  • Soutenir les proches aidants, renforcer leurs droits, leur statut, créer un service de relais et de répit, avec des solutions concrètes comme le baluchonnage, travailler à une indemnité d’aidant familial pour celles et ceux qui réduisent ou arrêtent leur travail — en majorité des femmes — pour prendre soin de leurs aînés chez eux.
  • Protéger nos aînés, rompre avec l’abandon et la maltraitance, organiser le repérage des personnes fragiles, coordonner les aides, garantir l’accompagnement, l’aide à domicile et assurer un parcours de vie digne face à la perte d’autonomie.
  • Réinventer l’hébergement des personnes âgées en diversifiant les solutions d’hébergement en respectant leurs besoins et leur volonté, recentrer les EHPAD sur les personnes très dépendantes, développer les résidences autonomie, les maisons de retraite ouvertes, encourager les modèles innovants comme les structures intergénérationnelles, le béguinage ou la colocation médicalisée.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Place Publique ne parle pas d’un service public de la dépendance, ni d’une politique d’embauche massive dans le secteur de l’accompagnement des aînés, ils font reposer le soin essentiellement sur les proches.
  • Place Publique n’évoque pas les EHPAD privés à but lucratif, ni leur rôle dans les scandales de maltraitance : aucune remise en cause du modèle marchand, L’Avenir en commun prévoit de les collectiviser. 

Des objectifs flous : 

  • Aucune quantification des besoins humains ni d’engagement clair sur le recrutement ou les ratios en EHPAD : dans L’Avenir en commun on propose 10 000 places par an en EHPAD et au moins 210 000 recrutements.  
  • Rien non plus sur la revalorisation salariale des métiers du soin, pourtant cruciale pour lutter contre la crise des vocations.

Chantier 27 : Enfance en péril : mettre fin à l’abandon institutionnel

Les mesures de Place Publique : 

  • Instaurer un co-pilotage plus fort entre État et départements, avec des objectifs territorialisés, de financements ciblés et une planification à moyen et long terme pour garantir une protection de l’enfance homogène sur tout le territoire.
  • Mettre en place un contrôle indépendant, avec des aides en cas de manque de moyens ou des sanctions en cas de manque de volonté politique, pour les départements défaillants, afin de garantir l’application effective des droits de l’enfant.
  • Faire appliquer sans délai le socle minimal d’encadrement des enfants en accueil collectif, instaurer un nombre maximal de mesures de suivi par chaque professionnel de l’ASE, redonner aux travailleurs sociaux les moyens d’agir et d’exercer leur mission, revaloriser leurs métiers, sortir de la logique des tâches minutées.
  • Sortir la protection de l’enfance de toute logique de profit, renforcer les structures publiques et associatives, mieux encadrer les professionnels, et garantir que l’argent public aille uniquement à des structures transparentes, de qualité et sans but lucratif.
  • Mettre en place un encadrement strict des crèches privées, pour sortir de la marchandisation accélérée de la petite enfance et éviter les dérives, y compris les maltraitances, avec la création d’un statut spécifique de crèches « sous contrat ».
  • Mieux contrôler et former les professionnels en contact avec l’enfance, la santé ou l’éducation, et simplifier la chaîne de protection pour tous les signalements enfance et les majeurs vulnérables.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Place Publique ne prend pas position sur la recentralisation de la protection de l’enfance au niveau de l’État, pourtant seule mesure garantissant l’égalité de traitement sur le territoire. 
  • Sur l’Aide sociale à l’enfance (ASE), L’Avenir en commun va plus loin en créant des résidences ASE avec appartements familiaux, en alternative au placement d’enfants quand il y a nécessité de prise en charge mais que les liens familiaux sont de qualité.
  • L’encadrement des crèches privées est timide : là où L’Avenir en commun propose un véritable service public de la petite enfance, gratuit et planifié, Place Publique se contente de poser un cadre minimal. 

Des objectifs flous : 

  • La marchandisation de la petite enfance est dénoncée, mais sans mesure coercitive ou réelle politique de sortie du privé lucratif.
  • La formation des professionnels est évoquée sans précision, ni obligation systématique sur les enjeux de protection, de lutte contre les maltraitances et les violences sexuelles.

Chantier 28 : Adapter la société au handicap

Les mesures de Place Publique : 

  • Unifier les parcours, simplifier l’accès aux droits sociaux avec un référent social unique, garant de la continuité des droits tout au long de la vie, supprimer les Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées en transférant leurs missions à la Sécurité sociale.
  • Assurer une participation citoyenne pleine et entière en rendant tous les processus démocratiques accessibles (bureaux de vote, sites, documents électoraux). Adapter les institutions aux élus en situation de handicap et intégrer les personnes concernées dans l’élaboration des politiques publiques.
  • Rendre l’accessibilité universelle en élargissant les politiques au-delà du fauteuil roulant pour inclure tous les handicaps – cognitifs, sensoriels, mentaux – et répondre aux besoins de tous. Prioriser l’accessibilité des transports en commun pour garantir mobilité, emploi, soins et autonomie, tout en réduisant les coûts élevés des solutions spécialisées actuelles.
  • Rétablir l’obligation d’accessibilité universelle pour tous les nouveaux logements, engager le secteur de l’architecture et du BTP dans une transition inclusive, intégrant dès la conception la diversité des incapacités.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Contrairement au programme de la France insoumise, Place Publique n’a aucune volonté de maintenir un maillage de proximité des MDPH renforcé et démocratisé. Le choix de leur suppression pourrait éloigner les personnes de leurs droits et renforcer une centralisation déshumanisante. 
  • Absence de droits opposables garantis pour les personnes en situation de handicap en cas de non-respect de leurs droits.
  • Pas de cadre légal ou contraignant pour l’accessibilité citoyenne : L’Avenir en commun propose par exemple une obligation de propagande électorale adaptée (FALC), et des formations obligatoires pour les assesseurs. 
  • Place Publique n’assigne aucune responsabilité politique aux reculs observés, là où L’Avenir en commun nomme les blocages (loi ELAN sur le logement).
  • La vision de l’accessibilité chez Place Publique reste déclarative, sans objectifs quantifiés, ni calendrier, là où la France insoumise propose des mesures pour atteindre progressivement l’accessibilité totale des transports et espaces publics.

Chantier 29 : Bâtir une société sûre, prévenir les violences

Les mesures de Place Publique : 

  • Lancer un programme d’intervention rapide pour prévenir la délinquance avec des équipes mobiles, en appui sur des cellules de veille et en coopération permanente avec la médiation sociale – éducateurs spécialisés, animateurs de rue, médiateurs – dans les quartiers prioritaires.
  • Faire renaître une police de proximité moderne, ancrée localement, centrée sur la prévention, la médiation et la résolution de conflits.
  • Améliorer les conditions de travail des policiers et gendarmes, recentrer leurs missions sur leur cœur de métier en allégeant les tâches administratives, revaloriser les carrières, et améliorer la formation.
  • Revoir l’architecture de la Police avec pour la police nationale, la suppression de l’échelon zonal inutile et coûteux, afin de renforcer les capacités opérationnelles réelles, notamment dans les brigades d’enquête et l’investigation de proximité. Réaffirmer le rôle de la police municipale, centré sur la proximité et la prévention.
  • Muscler les moyens d’enquête contre le narcotrafic (plus d’effectifs spécialisés, un service national de renseignement criminel, cyber-enquête, coordination renforcée douanes-parquets…) et frapper les réseaux au portefeuille en renforçant TRACFIN, en créant un office national de lutte contre le blanchiment et un parquet financier européen.
  • Lancer un plan national de sécurité routière contre les comportements à risque axé sur cinq priorités : vitesse, alcool, drogues, usagers vulnérables, mobilités.
  • Organiser une convention citoyenne sur la politique vis-à-vis des drogues, notamment la question de la légalisation du cannabis.
  • Revoir la doctrine française du maintien de l’ordre.
  • Renforcer la lutte contre le terrorisme, juger en France les djihadistes rapatriés, empêcher toute reformation de sanctuaires à l’étranger, et mettre en place une nouvelle stratégie nationale de lutte contre toutes les formes de radicalisation.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Aucun plan de recrutement proposé. 
  • Aucune critique explicite de la privatisation croissante de la sécurité. 
  • Aucune mention du défenseur des droits et de l’augmentation de ses moyens, pourtant nécessaires pour lutter contre les violences au sein de la police. 
  • L’absence d’un plan global de refondation du maintien de l’ordre empêche une véritable rupture avec les violences policières (terme absent du programme). 
  • Aucune remise en cause des unités violentes (BAC, BRAV-M), contrairement à L’Avenir en commun qui propose leur démantèlement.
  • Il est proposé de revoir revoir la doctrine française du maintien de l’ordre sans détailler l’objectif, rien sur la nécessité de désescalade de la violence et l’interdiction des LBD, grenades, tasers, etc.
  • Pas d’abrogation des lois sécuritaires les plus controversées ; Place Publique évoque la fin de la politique du chiffre, mais reste dans un cadre répressif global, en valorisant le renforcement des dispositifs de contrôle. 
  • L’accent mis sur la médiation est instrumentalisé pour renforcer l’intervention policière, plutôt que comme outil autonome de soutien éducatif. 
  • Place Publique ne se prononce pas clairement sur la légalisation du cannabis, malgré l’appui majoritaire de la population — L’Avenir en commun défend une légalisation encadrée par un monopole d’État.
  • Rien sur la sortie de l’état d’urgence permanent : L’Avenir en commun défend une ligne claire pour restaurer les libertés publiques remises en cause par les multiples lois d’exception. 

Chantier 30 : Rendre la justice plus proche des citoyens et plus efficace

Les mesures de Place Publique : 

  • Proposer un choc de la justice de proximité : délits mineurs et infractions du quotidien doivent pouvoir être traités localement grâce à la médiation, aux travaux d’intérêt général et aux sanctions pédagogiques.
  • Doubler le nombre de Maisons du droit et de la justice, notamment dans les zones isolées, offrant un accès simplifié au droit et un soutien accru aux victimes.
  • Déployer massivement la justice restaurative et les travaux d’intérêt général (TIG), leviers de réparation et de réinsertion, former à cette fin magistrats, personnels pénitentiaires et médiateurs spécialisés, et renforcer les partenariats avec les collectivités, entreprises et associations.
  • Lutter contre la surpopulation carcérale en adaptant les peines aux profils des détenus, en investissant dans des prisons rénovées et dignes et dans le renforcement des parcours individualisés de réinsertion.
  • Augmenter les effectifs des services judiciaires et pénitentiaires et les revaloriser.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Le programme de Place Publique propose à plusieurs reprises des mesures pour renforcer les peines probatoires sans pour autant remettre en cause la fusion des tribunaux, ni de proposition claire de réouverture de juridictions locales.
  • Aucune critique ni réforme de la comparution immédiate, pourtant cause de surpopulation carcérale. 
  • Sur l’accès aux droits, pas de réforme ambitieuse, L’Avenir en commun propose par exemple de garantir la gratuité des procédures les plus courantes comme le divorce. 
  • Aucune mesure pour renforcer l’indépendance de la justice vis-à-vis de l’exécutif alors que son indépendance est sans cesse remise en cause dans les affaires politico-financières.

Des objectifs flous : 

  • Des mesures annoncées sans donner à la justice les moyens de son action et sans le recrutement massif de fonctionnaires, ce qui pose des questions sur leur mise en œuvre.

Chantier 31 : Faire un plan Marshall pour le logement

Les mesures de Place Publique : 

  • Créer un fonds national pour aider les collectivités à acquérir du foncier et y développer du logement abordable, inciter à la densification des zones périurbaines, accélérer la construction de logements sociaux en réhaussant les objectifs nationaux annuels, via des contrats territoriaux adaptés aux besoins réels des territoires et à l’exigence de mixité sociale.
  • Développer les logements en Bail Réel Solidaire (BRS) pour en faire une offre de masse pour que les ménages accèdent à la propriété, le BRS permettant d’acheter un logement sans le terrain afin de réduire les prix.
  • Mettre la rénovation énergétique au cœur de notre stratégie et accélérer la rénovation des passoires thermiques simplifiant et refondant les normes pour faciliter les travaux et l’usage des matériaux biosourcés.
  • Lutter contre la vacance et libérer les espaces vides, accompagner les petits propriétaires, élargir le droit de préemption des collectivités pour reprendre la main sur les immeubles vides ou dégradés, renforcer la fiscalité sur la vacance longue avec des barèmes progressifs et dissuasifs pour lutter contre la rétention spéculative. Encadrer les loyers dans les zones en grande tension pour garantir l’accès au logement aux ménages modestes.
  • Étendre le dispositif Visale (caution garantie pour le locataire) en élargissant les publics éligibles et en allongeant sa durée pour mieux garantir les loyers, abroger la loi Kasbarian au profit d’un dispositif plus équilibré, combinant indemnisation rapide des bailleurs en cas d’impayés et accompagnement renforcé des locataires.
  • Réguler et maîtriser davantage les meublés touristiques comme au Pays basque et en Suisse pour limiter les activités des plateformes telles que Airbnb.
  • Lancer un programme “logement d’abord” pour mettre fin au scandale du sans-abrisme en faisant du logement stable le point de départ de l’insertion, à l’instar du modèle finlandais.

Désaccords : 

  • Place Publique adopte une logique contractuelle, incitative et fondée sur les outils existants, avec quelques réformes ciblées. L’Avenir en commun propose une rupture systémique, avec des objectifs chiffrés ambitieux (200 000 logements sociaux construits par an pendant 5 ans), une planification nationale contraignante, le renforcement de la SRU, des réquisitions, et la sécurité sociale du logement.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Sur la rénovation des passoires thermiques, Place Publique mise sur la simplification réglementaire et l’incitation. L’Avenir en commun mise sur un plan national contraignant et global avec financement public massif et encadrement. 
  • Sur la garantie des loyers, Place Publique propose un élargissement du dispositif existant là où L’Avenir en commun propose une refonte du système avec création d’une caisse universelle gérée paritairement et financée par cotisation.
  • Sur la location des meublés touristiques de courte durée, L’Avenir en commun est beaucoup plus précis notamment sur le plafond (une durée de 60 jours par an), impose un régime d’autorisation et mobilise la fiscalité pour soumettre à l’impôt les plateformes comme Airbnb. 

Des objectifs flous : 

  • Place Publique annonce vouloir mettre fin au sans-abrisme, mais on ne sait pas comment ils souhaitent le mettre en place. La France insoumise a un plan complet sur le sujet déclinant de nombreuses mesures du logement d’urgence au logement pérenne et des moyens mobilisés (3,7 milliards d’euros). 

Chantier 32 : Renouer avec l’égalité en Outre-mer

Les mesures de Place Publique : 

  • Démanteler les conglomérats et les concentrations qui contribuent à la vie chère, en mobilisant les autorités de concurrence, accompagner la sortie des monocultures et renforcer l’agriculture locale.
  • Flécher une part des revenus de l’octroi de mer vers des projets d’investissements locaux en fixant un seuil minimum dédié à ces politiques.
  • Plafonner les prix des biens de première nécessité et des produits essentiels, pour aller au-delà du bouclier qualité-prix, assurer une égalité des tarifs de télécommunication et des livres avec la métropole.
  • Mettre en place un plan « Eau DOM » adapté aux besoins locaux, moderniser les réseaux, améliorer leur gouvernance et garantir l’accès à l’eau.
  • Adapter les transports aux spécificités ultramarines en développant mobilités douces (vélo) et alternatives collectives (bus, téléphériques urbains, liaisons maritimes).
  • Réhabiliter les milieux naturels dégradés et renforcer la résilience aux catastrophes naturelles, en travaillant à la restauration des sols et des milieux, à un plan visant la mise aux normes des infrastructures, au suivi des abris collectifs résistants et autosuffisants ou à l’enfouissement des réseaux.
  • En Nouvelle-Calédonie, renouer avec l’esprit des accords de Nouméa, un dialogue respectueux et une co-construction politique.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Sur la vie chère, L’Avenir en commun précise les outils pour lutter contre et veut explicitement contrôler centrales d’achat et les marges.
  • Accès à l’eau : Place Publique propose un plan « Eau DOM » pour la modernisation des réseaux et l’accès. L’Avenir en commun est beaucoup plus volontariste et assume une forte responsabilisation de l’État : régie publique, financement massif des infrastructures, annulation des dettes liées à des services non rendus.
  • Sur les enjeux de dépollution, aucune mention du chlordécone ou encore des essais nucléaires français et de l’enjeu d’indemnisation des victimes et de réparation intégrale.

Chantier 33 : Un plan de sauvetage pour l’École

Les mesures de Place Publique : 

  • Réduire le nombre d’élèves par enseignant en primaire et l’expérimenter dans le second degré, développer à grande échelle l’accompagnement et le tutorat sur temps scolaire avec des adultes formés et correctement rémunérés.
  • Revaloriser le salaire de tous les enseignants de manière continue et planifiée sur 5 ans.
  • Intégrer les établissements privés sous contrat à la carte scolaire pour garantir une répartition équitable des élèves et renforcer la mixité sociale.
  • Attribuer, de droit, à tous les personnels d’éducation, une allocation de temps, dédiée à la formation continue sur le temps scolaire qui privilégie des formats de formations intensifs, ancrés dans la pratique et en lien avec la recherche en éducation. 
  • Sauver l’école de proximité en freinant les fermetures d’écoles rurales et réévaluant les regroupements d’écoles pour en mesurer les impacts sur les enfants et sur les territoires.
  • Lancer un vaste plan pour rénover les écoles, en intégrant les enjeux climatiques et les méthodes pédagogiques modernes, aménager les espaces extérieurs pour lutter contre la chaleur, favoriser le jeu partagé, la pédagogie en plein air et l’inclusion.
  • Créer un comité de suivi académique de la réforme des lycées professionnels pour analyser ses impacts sur les élèves et le personnel, incluant l’ensemble des acteurs du système.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Rien sur la gratuité scolaire (cantine, transports, fournitures, activités, manuels etc.).
  • Rien sur l’abrogation du « Choc des savoirs » qui renforce la ségrégation scolaire et sociale.
  • Rien sur la création véritable service public d’accompagnement du handicap et la question des AESH.
  • Rien sur la voie professionnelle pourtant profondément attaquée par les dernières réformes et le rétablissement du bac professionnel en 4 ans et du CAP en 3 ans.
  • Rien sur le Service national universel (SNU). 
  • Sur la réduction du nombre d’élèves par classe, L’Avenir en commun a un objectif clair et chiffré : atteindre 19 élèves par classe à la fin du mandat lié à un plan de recrutement massif d’enseignants (60 000), objectif complètement absent du programme de Place Publique. 
  • Sur la revalorisation du salaire des enseignants, là où Place Publique est dans l’incantation, L’Avenir en commun propose clairement de rattraper le gel du point d’indice depuis 2010 et revaloriser les grilles salariales en engageant une négociation avec les organisations syndicales, ainsi que la fin du Pacte enseignant.
  • Sur les établissements privés, L’Avenir en commun va au-delà de la carte scolaire avec un arsenal complet : malus financier pour les établissements pratiquant l’éviction des élèves en difficulté, suppression des subventions facultatives aux établissements privés sous contrat, abrogation de la loi Carle, abolition des privilèges du privé.
  • L’Avenir en commun propose également de lutter contre les fermetures d’écoles et de classes mais propose également d’en ouvrir de nouvelles dans les déserts scolaires afin de garantir à toutes et tous l’accès à un établissement public. 

Chantier 34 : Apprendre à vivre librement et à penser avec les autres

Les mesures de Place Publique : 

  • Apprendre aux élèves, dès l’école primaire, à se défendre contre la manipulation en enseignant le décryptage des médias, images, algorithmes et mécanismes d’addiction, instaurer au lycée, un module obligatoire « Médias et Influence », inspiré du modèle estonien.
  • Refonder la démocratie scolaire pour faire de l’école un lieu vivant de débat, d’écoute et de décision collective, lancer un Acte III de la Vie Lycéenne et Collégienne, avec une participation réelle des élèves.
  • Développer les compétences sociales et comportementales des élèves en s’appuyant sur la prévention, la médiation et la création d’espace de discussions et de débats.
  • Faire grandir leur sensibilité au monde et à l’autre par les arts, la culture, les langues vivantes, les sciences humaines et la philosophie, l’éducation physique et sportive en soutenant les projets pédagogiques, notamment artistiques et culturels.
  • Faire de la coopération une clé de la réussite : en développant classes coopératives, projets collectifs et entraide, appuyés par la recherche et la formation.
  • Lancer une convention citoyenne pour l’École, réunissant élèves, parents, enseignants et citoyens, qui abordera l’ensemble des sujets qui touchent à l’École et sa place dans notre société de demain.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Rien sur la nécessité de garantir l’éducation à la vie affective et sexuelle, dispositif remis en cause par la droite et l’extrême droite. 
  • Sur l’éducation artistique et culturelle, Place Publique donne un objectif sans mettre de moyens en face. Le programme de la France insoumise propose par exemple d’ouvrir 5 000 classes à projet artistique associant enseignants, artistes et professionnels de la culture et passer de 100 à 300 résidences d’artistes dans les écoles et collèges et de multiplier par trois le nombre des classes à horaires aménagés.
  • Place publique ne mentionne pas clairement la lutte contre les reculs sur le droit d’association et la liberté d’expression à l’intérieur des lycées.

Chantier 35 : Retrouver une politique culturelle ambitieuse 

Les mesures de Place Publique : 

  • Lancer un Pacte d’Aménagement Culturel du Territoire (PACT), co-construit avec les collectivités, les acteurs culturels et l’État, pour garantir une présence culturelle de proximité partout en France, développant la déconcentration renforcée du ministère de la Culture des financements décidés à l’échelle locale.
  • Renforcer l’éducation aux arts, les écoles supérieures d’art, d’architecture et de formation professionnelle. Intégrer à l’école primaire un enseignement artistique régulier en lien avec les conservatoires locaux et supprimer la part individuelle du pass Culture au profit du financement d’artistes intervenant en milieu scolaire.
  • Refonder notre diplomatie culturelle d’influence en créant une grande agence publique réunissant Instituts français, Alliances françaises, acteurs culturels, scientifiques et numériques pour porter une vision stratégique de la culture française et de la francophonie à l’échelle internationale.
  • Valoriser les figures oubliées de notre histoire, diversifier les noms de rues et lieux publics, et engager une grande politique de coopération mémorielle pour construire une histoire commune de la colonisation et de la décolonisation.
  • Renforcer le statut des artistes-auteurs par une loi garantissant continuité de revenus et droits sociaux adaptés, développer la protection du droit d’auteur et des créateurs, notamment face aux défis posés par les plateformes d’intelligence artificielle générative.
  • Instaurer un nouveau pacte culturel pour redistribuer plus équitablement les profits du secteur culturel privé, mettre un frein au dumping social et à l’externalisation dans les établissements culturels.
  • Étendre l’exception culturelle française à l’échelle européenne, doubler le budget d’Europe Créative, créer un statut européen protecteur pour les actifs culturels, et renforcer la circulation des œuvres à l’échelle européenne. Garantir la territorialité des droits et exclure la culture de tout accord de libre-échange.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Le PACT culturel proposé par Place Publique reste flou sur les financements, le programme culturel de la France insoumise propose de porter le budget à l’art, à la culture et à la création à 1 % du PIB par an et de redonner au ministère de la Culture sa capacité d’agir en le dotant de moyens budgétaires et humains.
  • Sur le statut des artistes-auteurs, L’Avenir en commun va plus loin en proposant de les intégrer au régime général de l’assurance-chômage, en instaurant un revenu de remplacement entre deux contrats, géré par leurs représentants. 
  • Place publique ne mentionne pas le régime des intermittents du spectacle, L’Avenir en commun propose de l’améliorer sur la base du socle commun de revendications du mouvement des occupations de théâtres de 2021.
  • Aucune mention des enjeux de restitution et de circulation des biens culturels issus de la colonisation
  • Sur Europe Créative, aucune mention par Place Publique de la simplification des démarches d’obtention et le développement de dispositifs pérennes demandés par les créateurs et défendus par le programme de la France insoumise.
  • Concernant le nouveau pacte culturel, aucune mention du mécénat côté Place Publique. L’Avenir en commun propose d’abolir tous les privilèges fiscaux liés au mécénat culturel.
  • Aucune mesure sur la gratuité ou pour favoriser l’accès aux lieux culturels alors que la question du coût est un frein majeur, L’Avenir en commun propose d’étendre la gratuité dans tous les musées, garantir une tarification abordable dans les institutions publiques et encadrer les tarifs abusifs des lieux privés.

Chantier 36 : Faire vivre la laïcité, garantir l’émancipation

Les mesures de Place Publique : 

  • Garantir la laïcité à l’école, renforcer la prévention et la répression des pratiques sectaires, en redonnant les moyens et le champ d’action octroyés à la MIVILUDES et abolir progressivement les différents régimes dérogatoires à la loi de 1905 et aux lois laïques scolaires.
  • Créer un passeport pour l’émancipation citoyenne des enfants, qui permettra le départ de tous en séjours au cours de leur scolarité par la généralisation des classes découvertes, colonies de vacances et séjours à l’étranger au sein d’un pays de l’Union européenne.
  • Travailler à recréer un rite de passage républicain et universel autour de la majorité pour remplacer le service militaire afin que les citoyens français soient à nouveau amenés à se croiser et se connaître au cours de leur existence.
  • Lancer un fonds national pérenne et pluriannuel pour l’éducation populaire et la vie associative, renforcer les MJC, centres sociaux, tiers-lieux et structures de diffusion culturelle. Garantir l’impartialité de l’application du contrat d’engagement républicain en créant un comité indépendant chargé de contrôler son application.

Désaccord : 

  • Maintien du contrat d’engagement républicain pourtant dénoncé par de nombreuses associations pour son aspect liberticide et stigmatisant, L’Avenir en commun prévoit de l’abroger. 

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Aucune mention de l’abrogation du concordat d’Alsace-Moselle et des divers statuts spécifiques en vigueur dans les Outre-mer. 
  • Aucune interdiction de la participation des élus à des cérémonies religieuses dans l’exercice de leurs fonctions et aucune mention du refus de titres religieux pour les représentants de la République.
  • Pas de refus clair du financement public des cultes ou établissements confessionnels.
  • Silence également sur l’obligation d’accès à une école publique laïque dans chaque commune.

Des objectifs flous : 

  • Le « rite de passage républicain » évoqué pour les jeunes reste vague dans ses modalités, objectifs, ou encadrement : quelle durée, quel contenu, quelles obligations ?

Chantier 37 : Faire du sport un vecteur de citoyenneté et de fierté collective

Les mesures de Place Publique : 

  • Lancer un plan « Sport pour tous » garantissant un accès inclusif et équitable à la pratique sportive, promouvant notamment la mixité et la lutte contre les discriminations.
  • Généraliser le Pass’Sport Santé à tous les âges pour en faire un levier central de prévention.
  • Soutenir le sport féminin et le parasport en conditionnant les rénovations d’équipements à leur prise en compte, en augmentant le fonds de diffusion du sport féminin, et en exonérant de charges le premier contrat pro des jeunes sportives et athlètes handisports formées en France.
  • Instaurer une contribution solidaire sur les transferts dépassant un seuil fixé au niveau européen, au bénéfice de la rénovation des équipements et des associations sportives.
  • Renforcer les fédérations sportives, avec des pouvoirs accrus de régulation en échange d’exigences renforcées de transparence et de gouvernance, consolider l’instance nationale du supportérisme.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Le programme de Place Publique fait complètement l’impasse sur l’apprentissage du sport à l’école (apprentissage obligatoire de la natation, restauration des 4h d’EPS, etc.).
  • L’Avenir en commun va plus loin sur l’accès au sport en favorisant la gratuité des activités sportives pour les populations les plus pauvres.

Chantier 38 : Bâtir un pacte d’égalité pour les droits des femmes

Les mesures de Place Publique : 

  • Lancer un grand plan contre les violences sexistes et sexuelles inspiré de la politique espagnole, mobiliser un milliard d’euros dans ce cadre, renforcer les unités spécialisées contre les violences conjugales ainsi que la coordination entre le parquet, les services sociaux et les associations, accélérer les ordonnances de protection immédiate, généraliser les bracelets anti-rapprochement et les mécanismes d’alerte.
  • Inscrire dans la loi que tout acte de pénétration sexuelle non consenti constitue un viol et soutenir la définition européenne du viol basée sur le consentement.
  • Assurer la contraception gratuite, rembourser les protections périodiques, soutenir la reconnaissance et la recherche sur les maladies féminines comme l’endométriose et le cancer du sein, instaurer un congé menstruel avec possibilité de télétravail en cas de symptômes invalidants.
  • Réformer le congé parental pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes, et permettre un modèle permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale tout au long de l’enfance.
  • Investir dans le service public de la petite enfance, créer un droit opposable à la garde, développer des offres d’accueil en crèches ouvertes aux mères éloignées de l’emploi dans une démarche d’insertion professionnelle.
  • Garantir l’effectivité réelle du droit à l’IVG pour qu’il se traduise concrètement sur le terrain, inscrire le droit à l’IVG dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et agir pour pour garantir un accès libre, gratuit et sécurisé à l’IVG et à la contraception dans tous les États membres.
  • Œuvrer à l’adoption de la clause de l’Européenne la plus favorisée par l’Union européenne.
  • Renforcer l’égalité salariale entre hommes et femmes en rendant les écarts de rémunération transparents et en renforçant les sanctions contre les employeurs discriminants et en revalorisant les métiers féminisés.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • L’Avenir en commun propose clairement un congé d’accueil de l’enfant identique et obligatoire pour les deux parents.
  • Place publique propose 1 milliard pour son plan contre les violences sexistes et sexuelles alors que les associations demandent 3 milliards. 
  • Aucune mesure pour lutter contre la précarité des mères isolées.

Chantier 39 : Défendre les droits des personnes LGBTQIA+

Les mesures de Place Publique : 

  • Aligner les droits à la filiation des couples LGBTQIA+ sur ceux des couples hétérosexuels en universalisant les droits.
  • Renforcer la coopération entre ministères et instances de défenses des droits pour mieux détecter les discriminations et soutenir des politiques inclusives, en associant étroitement les associations LGBTQIA+ à l’élaboration des politiques publiques et en créant un réseau national structuré de centres et d’archives LGBTQIA+.
  • Promouvoir la reconnaissance des droits LGBTQIA+ dans toute l’Europe en adoptant un règlement garantissant la reconnaissance transfrontalière des filiations et unions matrimoniales pour faciliter la libre circulation des familles, et en favorisant l’harmonisation ambitieuse des législations sur la PMA.
  • Intégrer les crimes et discours de haine à la liste des infractions de l’UE et interdire les pratiques de conversion sur tout le territoire de l’UE.
  • Respecter les identités et garantir le droit à l’autodétermination de genre et encadrer les parcours de transition pour assurer liberté, sécurité et accès aux soins.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Rien de concret sur la lutte contre les violences anti-LGBTI. 
  • Pas de projet de déjudiciarisation généralisée du changement d’état civil, notamment pour les mineurs (enjeu central pour les parcours trans).

Des objectifs flous : 

  • Pas d’engagement explicite sur la fin des discriminations en matière d’accès à la PMA.
  • Une formulation floue sur l’« encadrement des parcours de transition » ? 

Chantier 40 : Éradiquer toutes les formes de racisme et de discrimination

Les mesures de Place Publique : 

  • Renforcer les pouvoirs, les moyens et l’indépendance du Défenseur des droits qui pourra imposer des injonctions contraignantes, accéder aux données sensibles, prononcer des sanctions sur le modèle de la CNIL.
  • Mieux coordonner le pilotage de la lutte contre toutes les discriminations au sein de l’État et permettre de co-construire ces politiques publiques avec les associations.
  • Mettre en place une formation obligatoire sur les discriminations pour les forces de l’ordre, magistrats, travailleurs sociaux, personnels médicaux et éducatifs afin d’assurer une meilleure prise en charge des victimes et un traitement non discriminatoire. Généraliser les récépissés de contrôle d’identité. Garantir la protection et le soutien public des interventions associatives sur les discriminations de tous types dans les établissements scolaires et renforcer les contrôles sur la mise en œuvre de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS).
  • Renforcer et refonder l’ARCOM en lui donnant des pouvoirs accrus pour lutter contre la haine dans les médias.
  • Rendre obligatoire la formation de tous les élus du parlement sur l’antisémitisme et toutes les formes de racisme, lancer des commissions d’enquêtes parlementaires sur l’explosion des haines antisémites et racistes.
  • Agir pour la sécurité des lieux culturels et religieux juifs et musulmans en France en exigeant de maintenir et renforcer si nécessaire toutes les mesures de protection policières et militaires dont ils bénéficient.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Pas de réel plan d’action global, ni d’approche systémique contre les discriminations.
  • Aucune mesure sur le droit du sol, la nationalité, ni le droit de vote des étrangers : l’universalisme républicain revendiqué s’arrête aux frontières actuelles de la citoyenneté.
  • Aucune mention de mémoire ou de réparation : Place Publique reste silencieuse sur l’histoire coloniale et la restitution des biens culturels, l’esclavage, ou la reconnaissance du massacre des algériens du 17 octobre 1961 comme crime d’état.
  • Pas d’abrogation de la loi contre le « séparatisme » ni du contrat d’engagement républicain, pourtant dénoncés par de nombreuses associations pour leurs aspects liberticides et stigmatisants.
  • Sur la lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie (mot absent du programme de Place Publique), L’Avenir en commun va beaucoup plus loin en proposant un vaste un plan interministériel pour analyser, prévenir et lutter contre ces violences et leurs effets sur les populations. Place Publique se contente de former les élus aux parlement.

Chantier 41 : Mieux intégrer les étrangers et garantir l’application du droit

Les mesures de Place Publique : 

  • Créer une force européenne de sauvetage en mer dotée de moyens suffisants pour porter secours aux embarcations en détresse et reconnaître un « devoir de sauver ».
  • Harmoniser au sein de l’Union Européenne les procédures d’asile et établir un mécanisme européen de répartition cohérent qui mettra fin au système de Dublin, refuser l’externalisation de nos politiques migratoires et d’asile.
  • Créer des voies légales et sécurisées d’immigration de travail et passer des accords bilatéraux (au niveau français ou européen) avec les pays d’origine, liant la délivrance de visas multi-entrées pour des mobilités circulaires et la réadmission via des laissez-passer consulaires en cas de refus de séjour ou d’asile.
  • Abroger la loi immigration de 2024.
  • Mettre en place des guichets uniques pour les primo-arrivants, sur le modèle portugais, afin de centraliser en un même lieu l’accueil, l’information et l’accès aux droits : séjour, emploi, santé, éducation, formation. Faciliter les démarches de régularisation des travailleurs sans papiers, programmer des cours de français universels suffisants pour atteindre le niveau A2 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), ouvrir le droit au travail, sans autorisation spécifique, dès l’enregistrement de la demande d’asile.
  • Généraliser la carte de séjour pluriannuelle en en faisant le titre de séjour de référence.
  • Mettre fin au système de la politique du chiffre sur les OQTF, et appliquer celles délivrées.

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Sur la régularisation des sans-papiers, Place Publique propose de faciliter les démarches là où L’Avenir en commun propose de régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et d’instituer la carte de séjour de dix ans (Place Publique dit « pluriannuelle ») comme titre de séjour de référence.
  • Alors que l’Aide médicale d’État est sans arrêt attaquée par la droite et l’extrême droite, aucune mention de celle-ci pour la garantir.
  • Alors que le gouvernement Retailleau met en place des rafles anti-migrants, aucune critique ouverte de la criminalisation des exilés. 

Des objectifs flous : 

  • Place Publique propose d’abroger la loi immigration de 2024, quid des précédentes ? 

Chantier 42 : Faire de la France le porte-voix de la solidarité entre les peuples

Les mesures de Place Publique : 

  • Renforcer la loi de développement solidaire en intégrant une programmation budgétaire annuelle pour atteindre progressivement 0,7 % du RNB dédié à l’aide publique au développement.
  • Construire un partenariat entre égaux avec l’Afrique et la Méditerranée pour créer ensemble un espace de co-développement autour de projets communs sur l’accès aux biens essentiels et visant à la protection de l’environnement, le développement durable. Mobiliser les diasporas comme levier clé du développement local.
  • Défendre le respect du droit international et humanitaire, des droits humains, reconnaître enfin un État Palestinien aux côtés d’Israël.
  • Lancer une Coalition Internationale pour la démocratie et les droits.
  • Créer un fonds européen dédié au soutien des organisations féministes à travers le monde et renforcer notre soutien à la dépénalisation de l’homosexualité dans le monde en appuyant les organisations locales et en mobilisant les instruments européens de protection des droits humains.
  • Mettre la puissance commerciale de l’UE, première puissance commerciale du monde, au service des droits humains et de l’écologie (bannissement des produits du travail forcé ou de la déforestation, devoir de vigilance des grandes entreprises, respect de l’accord de Paris, des conventions de l’Organisation Internationale du Travail, et mesures miroirs…).

Désaccords : 

  • L’Avenir en commun met au cœur de sa politique internationale le respect de la souveraineté des peuples, une diplomatie non-alignée, le refus du choc des civilisations et la sortie de l’OTAN. Ces mesures ne sont pas du tout portées par Place Publique. 

Mesures moins-disantes ou absentes :

  • Sur la Palestine : pas un mot de sanctions contre Netanyahu ou de position sur l’accord UE-Israël, aucune mention de la nécessité d’un cessez-le-feu. 
  • Rien sur le rôle de la France dans la dette des pays du Sud : pas de mention d’annulation.
  • Aucune critique sur l’aide au développement, L’Avenir en commun propose de la réformer pour qu’elle ne serve pas les intérêts des régimes oligarchiques et d’entreprises intéressées aux « partenariats publics privés » et de décider de son allocation avec les sociétés civiles sur place.
  • L’union euro-méditerranéenne chez Place Publique reste très limitée à des projets de co-développement ; L’Avenir en commun propose une véritable intégration stratégique.
  • Pour les multinationales : Place Publique mentionne des obligations ou le devoir de vigilance, mais reste vague, là où L’Avenir en commun va plus loin en proposant de soutenir activement les négociations en cours d’un traité les contraignant à respecter les droits humains et l’environnement.

Le chantier cadre

Les mesures de Place Publique : 

  • Libérer des marges de manœuvre en supprimant les dépenses inefficaces, en éliminant les niches fiscales injustifiées, en réformant les systèmes conduisant à des dépenses superflues et en faisant contribuer les ultra-riches à la solidarité nationale.
  • Investir dans des politiques publiques à fort impact social et économique : prévention en santé, accès à l’emploi, réduction des inégalités, éducation, protection contre les discriminations et violences, transition écologique…
  • Des investissements aujourd’hui qui permettront à terme une baisse durable des dépenses de l’État. Assainir durablement les finances publiques par une trajectoire crédible de désendettement, pour emprunter à des conditions plus favorables et investir dans l’avenir.
  • Suppression des avantages fiscaux inefficaces ou injustifiés, notamment ceux qui profitent aux grandes entreprises ou aux ultra-riches, sans réelle utilité économique.
  • Effort fiscal nouveau, ciblé sur les très hauts patrimoines et les grands groupes, pour contrer leur optimisation fiscale, afin qu’ils contribuent équitablement à la solidarité nationale.
  • Rééquilibrage de la fiscalité entre le travail, le capital et l’héritage, pour rendre notre système plus juste et plus efficace.
  • Mise en place d’un mécanisme automatique de taxation des superprofits des multinationales et des profiteurs de guerre.
  • Supprimer des niches fiscales inefficaces et inefficientes.
  • Renforcer la fiscalité écologique, avec la suppression des niches polluantes et des exemptions injustifiables.
  • Améliorer l’efficacité de la dépense publique partout : chaque euro dépensé doit rapporter socialement, écologiquement et économiquement. Chaque investissement supplémentaire sera justifié par un audit sur l’absence de gaspillage dans le système tel qu’il fonctionne. Il ne s’agit pas pour nous de faire toujours plus, mais de faire mieux et d’obtenir plus de résultats.

Désaccords : 

  • Place Publique reprend dans son programme le vocabulaire et la logique de la droite en assurant vouloir « assainir durablement les finances publiques par une trajectoire crédible de désendettement, pour emprunter à des conditions plus favorables et investir dans l’avenir » et assure que « chaque investissement supplémentaire sera justifié par un audit sur l’absence de gaspillage dans le système tel qu’il fonctionne ».
  • Aucune remise en question des règles budgétaires européennes qui imposent l’austérité ou des directives qui imposent le détricotage des services publics.

Des objectifs flous :

  • Malgré plusieurs occurrences de la nécessité de supprimer les niches fiscales inefficaces et inneficientes, les mesures budgétaires proposée par Place Publique manquent grandement d’objectifs chiffrés
    • Un effort fiscal est prévu sur les très hauts patrimoines et les grands groupes : est-ce l’équivalent de la taxe Zucman prévue par L’Avenir en commun à hauteur de 2% sur le patrimoine des milliardaires ?
    • Quid des mesures de justices fiscales largement portées à gauche et présentes dans le programme du NFP, est-ce que Place Publique y renonce ?
      • Progressivité de l’impôt sur le revenu à 14 tranches ;
      • Rendre la CSG progressive ;
      • Rétablir un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) renforcé avec un volet climatique ;
      • Supprimer la flat tax et rétablir l’exit tax ; 
      • Réformer l’impôt sur l’héritage pour le rendre plus progressif en ciblant les plus hauts patrimoines et instaurer un héritage maximum (12 millions d’euros dans L’Avenir en commun) ; 
      • Instaurer une taxe kilométrique sur les produits importés ; 
      • Faire de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale une priorité : débloquer les moyens humains et financiers nécessaires, prendre des initiatives en lien avec tous les pays décidés à mener cette lutte.
    • Les seules mesures de recettes « précises » sont la mise en place d’une taxation des superprofits qui interviendrait lors des prochaines crises et la suppression des niches fiscales polluantes. 
    • « Toute ambition politique sérieuse doit s’appuyer sur des moyens concrets et une vision macroéconomique claire et maîtrisée » : pourtant, le programme ne présente aucune estimation du coût budgétaire des mesures ni des moyens dégagés, encore moins d’analyse de l’impact macroéconomique.