Ce vendredi 8 novembre se terminait la quinzaine de la visibilité intersexe, avec la Journée de la Solidarité Intersexe, afin de mettre en lumiere leurs combats et revendications. Cette journée célèbre egalement la mémoire d’Herculine Barbin, premiere personne intersexe dont les memoires ont été retrouvées. À cette occasion, la France insoumise souhaite rappeler son engagement en faveur des droits des personnes concernées.
- L’intersexuation et l’héritage discriminant hérité des pratiques de la seconde moitié du XXe siècle
Les personnes intersexuées sont des personnes qui naissent avec des caractéristiques sexuelles différentes des définitions binaires des corps masculins et féminins. Ces caractéristiques peuvent être aussi bien physiques que hormonales ou chromosomiques. Les personnes intersexes représentent, selon l’ONU, plus de 13 000 naissances par an en France et entre 1,7 et 4% de la population mondiale.
À partir des années 1950, l’intersexuation est considérée par la médecine dominante comme une anomalie qu’il est nécessaire de corriger afin de faire correspondre les personnes concernées au modèle dominant de la binarité de genre masculin – féminin. Depuis cette date, de nombreux pays, dont la France, autorisent la pratique d’interventions chirurgicales mutilantes sur les enfants concernées, souvent dès la naissance, ainsi que des traitements hormonaux et autres actes sans l’obtention du consentement des personnes. Ces pratiques ont encore cours aujourd’hui dans notre pays et nourrissent un ensemble de discriminations contre les personnes intersexes, participant au stigmate qui les touchent.
- Vers l’interdiction des pratiques mutilantes contre les personnes intersexes
Les quelques évolutions réglementaires apportées lors des différentes révisions de la législation bioéthique en France ces dernières années sont insuffisantes et ne répondent pas au besoin des personnes concernées, notamment des enfants intersexes. Selon le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, les personnes intersexuées présentent deux fois plus de pensées suicidaires que le reste de la population et selon une autre étude, les mutilations dont elles sont victimes à la naissance doivent souvent être réitérées : 30 à 80% des personnes intersexes subissent plus d’une opération dans leur vie.
Alors que l’ONU, et notamment son Comité contre la Torture, a déjà condamné plusieurs fois la France pour ses mauvais traitements des personnes intersexes, les différents gouvernements de droite d’Emmanuel Macron continuent de ne rien faire. Le gouvernement s’était même opposé en 2019 à la proposition d’interdiction des opérations et traitements non consentis sur les personnes intersexes déposée par les députés de la France insoumise dans le cadre de la loi sur la bioéthique.
Face à l’inaction gouvernementale sur ces questions, la France insoumise s’est engagée depuis son origine en faveur du combat des personnes intersexuées. En accord avec les associations de défense des droits des personnes intersexes et avec les différentes positions de l’ONU, la France insoumise propose :
- L’interdiction des mutilations des enfants intersexués à leur naissance, des traitements hormonaux et des stérilisations non consenties sur les personnes intersexuées ;
- La fin de la notion pathologique de « trouble du développement sexuel » légitimant les interventions médicales irréversibles non consenties ;
- La mise en place d’une information complète des personnes intersexes et de leur entourage, dans un cadre non pathologisant, avec un accès complet à leur dossier médical, favorisant l’échange et la rencontre avec d’autres personnes concernées ;
- La formation des personnels médicaux, judiciaires, scolaires et sociaux susceptibles d’être en contact avec des personnes intersexes de tout âge