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Journée souvenir trans

20 novembre : commémoration de la journée du souvenir trans 2024

20 novembre : commémoration de la journée du souvenir trans 2024

C’est un décompte tragique que font chaque année les associations de défense des droits des personnes trans à l’occasion de la Journée du Souvenir Trans (TDoR) qui a lieu chaque année le 20 novembre. Angelina, Géraldine, Fridda : cette année encore, au moins trois femmes trans ont été assassinées en France. Deux d’entre elles étaient migrantes. Deux d’entre elles vivaient de la prostitution. Les personnes trans qui cumulent les facteurs de vulnérabilité se retrouvent ainsi en première ligne face au racisme, à la sérophobie et à la misogynie. Ces morts sont le résultat direct de choix politiques qui entretiennent une mécanique de déshumanisation qui conduisent à ces violences ignobles.

Les personnes trans de tous les âges vivent des conditions d’existence précaires, des discriminations systémiques et des violences quotidiennes. Cette situation est le fruit de l’indifférence des gouvernements successifs. Aujourd’hui encore, les personnes trans doivent solliciter le tribunal pour obtenir le changement de leur état civil. Pendant plusieurs années, les personnes trans doivent ainsi vivre avec des documents administratifs qui ne leur correspondent pas. Dans cette situation, retirer un colis, consulter un médecin, ou rechercher un travail, oblige à révéler sa transidentité, et à se mettre potentiellement en danger. La surreprésentation des personnes trans parmi les populations précaires n’est nullement le fruit du hasard : c’est aussi la conséquence de politique d’austérité et de recul des droits sociaux qui frappent toujours plus durement ceux qui sont déjà fragiles. 

À cette situation déjà dramatique s’ajoute aujourd’hui une panique morale entretenue par la droite et l’extrême droite qui cible directement les personnes trans. Elle s’est matérialisée cette année par l’adoption de la proposition de loi Eustache Brinio qui mettrait fin aux soins pour les mineurs trans. C’est une attaque supplémentaire contre une jeunesse trans particulièrement vulnérable, et dont la prise en charge médicale est au mieux bancale et conditionnée par le soutien familial. Ces offensives transphobes sont la cause d’une crise de santé publique. Les personnes trans, particulièrement les plus jeunes, intériorisent rejet, violences et discriminations, et font face à des risques de dépression et de suicide particulièrement élevés.

En ce qui concerne les personnes trans migrantes, elles doivent affronter une double discrimination, à la fois sur la base de leur identité de genre et de leur statut migratoire. Elles sont souvent victimes de violences, d’enfermement, et d’expulsions vers des pays où elles risquent d’être confrontées à des traitements inhumains ou dégradants. Ces politiques répressives les placent en danger de mort. C’est le cas pour les femmes trans séropositives, souvent expulsées vers des pays où elles ne pourront recevoir de soins, véritable violation des engagements de la France en matière de droit d’asile et d’éradication du VIH d’ici 2030. La France doit respecter ses obligations internationales et garantir un accueil digne et sécurisé pour les personnes trans migrantes.

La très grande précarité des personnes trans entraîne leur surreprésentation parmi les personnes prostituées, les rendant plus exposées aux violences liées. Afin de lutter contre celles-ci, il est nécessaire de mettre en place des politiques de santé publique (accompagnement gynécologique et psychologique), de garantir l’accès aux droits (notamment au logement et à la justice), et de permettre l’accès à un logement et un revenu.

Le combat pour les droits des personnes trans se retrouve donc à l’intersection de toutes les luttes sociales. Loin de se résumer à la conquête de droits spécifiques, il vise à garantir simplement l’exercice des droits fondamentaux à vivre protégés des discriminations et des violences, à accéder à l’emploi, au logement, et à la santé. Il s’inscrit dans le mouvement général vers l’égalité et la justice sociale.

La déjudiciarisation du changement de la mention de sexe à l’état civil, comme proposé dans la proposition de loi déposée par Danièle Obono aujourd’hui, ou encore l’accès universel à des soins de transition, que défend la France insoumise ne sont pas des revendications isolées. Elles font partie intégrante de la bataille pour la libre disposition de son corps que nous menons contre les réactionnaires. En ce jour de commémoration des vies brisées par la transphobie, nous réaffirmons notre solidarité inconditionnelle avec toutes les communautés trans, car l’émancipation de tou·tes ne pourra se réaliser sans l’inclusion pleine et entière des personnes trans.

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