Chantier 23 : Bien soigner, partout !
Les mesures de Place Publique :
- Bâtir un modèle coopératif de santé piloté localement, à travers un Projet territorial de Santé co-construit par les professionnels, les hôpitaux, les élus, les usagers et l’État, définissant les priorités selon les besoins réels de la population. Repenser la cohérence de la carte sanitaire et l’organisation territoriale du système.
- Développer différentes solutions adaptées aux réalités locales : centres ou maisons de santé, dispensaires, permanences mobiles en zones rurales, des centres intermédiaires pour les “petites urgences” ou relais premiers secours, des espaces de santé numériques, un maillage renforcé de sage-femmes, des espaces dédiés à la santé mentale et à la prévention. Attribuer temps, respect et pouvoir d’agir aux soignants : mieux les rémunérer, améliorer leurs conditions de travail, concentrer leur missions sur le soin et les associer aux décisions.
- Soutenir l’installation, diversifier les pratiques et valoriser les évolutions de carrières, encourager l’exercice mixte (hôpital/ville), favoriser les structures de soins regroupés pour faciliter le travail en équipe. Contrer la financiarisation du système de santé, en finir avec la tarification à l’acte à l’hôpital, proposer un financement global, territorial et pluri-annuel, actualiser les actes remboursés pour éviter que les grands groupes se concentrent uniquement sur les soins les plus rentables.
- Mutualiser les systèmes d’information entre assurance maladie obligatoire et complémentaires santé, afin de limiter les frais de fonctionnement du double système et simplifier les remboursements pour les patients.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Aucune mention par Place Publique de la création d’un véritable service public de la santé national, ni de planification massive des besoins en lits, personnels ou hôpitaux.
- Rien sur le recrutement massif, l’ouverture de lits, ni la régulation de l’installation des médecins
- Pas de mesure sur la formation : Place Publique ne dit rien sur l’augmentation des places en médecine ni sur les dispositifs de formation dans les territoires.
- Pas d’objectif de réduction des inégalités sociales ou territoriales de santé, ni de logique de service public universel.
- La tarification à l’acte n’est remise en cause que pour les hôpitaux, pas les centres de santé par exemple.
Des objectifs flous :
- Flou sur le rôle des complémentaires santé. L’Avenir en commun propose au contraire une rupture avec l’existant : intégration des mutuelles à la Sécurité sociale, suppression des dépassements d’honoraires, et remboursement intégral des soins prescrits.
- La tarification à l’acte est critiquée, mais sans vision claire sur le nouveau modèle de financement ni ses critères de répartition.
- Le statut des soignants reste flou : Place Publique parle d’améliorer leur situation, mais sans référence au statut public, au salaire minimum, ou à la reconnaissance institutionnelle (comme les infirmiers de famille ou référents).
Chantier 24 : Miser sur la prévention
Les mesures de Place Publique :
- Déployer un plan de prévention d’ampleur en sortant de l’Objectif national de dépense d’assurance maladie (ONDAM), annuel, pour enfin pouvoir développer des politiques de prévention de long terme.
- Créer un fonds territorial de prévention, permettant de financer des actions concrètes de prévention adaptées aux besoins locaux.
- Former localement pour soigner équitablement grâce à l’inclusion d’hôpitaux non universitaires et de centres de soins dans le parcours de formation. Faciliter les reconversions vers les métiers de la santé et renforcer la formation continue sur la prévention.
- Faire de la prévention et de la recherche une priorité face aux grandes maladies chroniques, notamment les cancers, les maladies cardiovasculaires et le diabète pour agir sur les causes identifiées : alimentation, activité physique, dépistage, exposition à des facteurs de risque environnementaux, etc.
- Faire de la santé mentale des jeunes une priorité nationale, avec dépistage précoce des troubles psychiques et addictologiques et suivi continu, notamment durant la scolarité. Former et recruter plus de spécialistes, et créer davantage de places dans les établissements spécialisés.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Place Publique ne va pas aussi loin que L’Avenir en commun dans la remise en cause de l’ONDAM : elle propose d’en sortir pour la prévention, mais pas de stratégie réelle sur la définition des besoins ou la mise en place d’une dotation globale.
- Rien sur l’interdiction des dépassements ou sur le remboursement universel des soins de prévention.
- Absence d’engagements budgétaires clairs pour la psychiatrie : Place Publique parle de renforcer la santé mentale, mais ne prévoit ni réouverture de lits, ni réseau public, ni conventionnement de professionnels pour le suivi psychologique ambulatoire.
- La question de la médecine du travail et scolaire comme axe de prévention est totalement absente
- Place Publique reste dans une logique de concertation territoriale et de mesures incitatives, sans outils de planification ni régulation.
- Aucune mention de l’épidémie de VIH tandis que L’Avenir en commun propose un plan pour éradiquer l’épidémie.
Des objectifs flous :
- Le financement de la prévention n’est pas précisé, création d’un fonds sans détails sur ses recettes, L’Avenir en commun prévoit par exemple d’affecter les recettes des taxes sur le cannabis à des programmes de lutte contre les addictions, notamment en milieu scolaire, et à une politique de prévention, de réduction des risques et d’aide à la désintoxication.
Chantier 25 : Faire vivre le projet solidaire de protection sociale
Les mesures de Place Publique :
- Ouvrir un grand chantier afin d’aller vers une Sécurité sociale unique, simple et juste, qui fusionne tous les régimes pour garantir une couverture universelle, éliminer les inégalités et simplifier les démarches. Une Sécu pour toutes et tous plus solidaire et efficace qui respecte les réalités professionnelles spécifiques.
- Automatiser l’accès aux droits avec un dossier social unique partagé entre tous les acteurs, pour garantir la continuité des droits. Des guichets uniques de sécurité sociale intégrés aux maisons France Solidarité assureront un accueil clair et humain.
- Abroger la réforme Macron de l’assurance chômage, injuste et inefficace.
- Ouvrir une grande conférence sociale pour aller vers un minimum social unique, accessible à toutes et tous, y compris pour les moins de 25 ans et y faire travailler ensemble État, collectivités, syndicats et associations pour harmoniser droits, montants et accès, sous une gestion unifiée.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Sur l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, nous allons plus loin en proposant d’indemniser les chômeurs en fonction de leurs derniers salaires grâce à une assurance calculée à partir du premier jour de travail.
Des objectifs flous :
- Le chantier de fusion des régimes est peu détaillé : quel système ? Pas de calendrier ou de proposition de gouvernance.
- Le minimum social unique est un objectif flou : quel montant ? La garantie d’autonomie dans L’Avenir en commun est prévue au niveau du seuil de pauvreté.