Chantier 4 : Mener le combat du « Fabriqué en France »
Les mesures de Place Publique :
- Défendre le « Fabriqué en France », en orientant la commande publique française avec des critères, durables et souverains et un indice d’achat local.
- Porter une loi « Acheter européen », (un « Buy Europen act ») avec les institutions européennes pour prioriser les productions européennes dans les marchés publics.
- Soutenir la reprise de certaines entreprises par les salariés, sous forme de Sociétés Coopératives et Participatives.
- Donner aux territoires du pouvoir sur l’avenir de nos usines, grâce à la création de fonds régionaux conséquents pour permettre aux Régions d’entrer au capital d’entreprises clés.
- Revenir sur le dogme de la concurrence libre et non faussée pour favoriser l’émergence de champions européens dans les secteurs définis comme stratégiques.
- Renforcer nos outils de défense commerciale pour activer des clauses de protection quand un secteur est menacé, sanctionner le dumping, surveiller de près les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques, imposer aux produits importés les mêmes normes que celles exigées chez nous (mesures miroirs).
- Créer un label européen pour l’épargne afin de garantir que l’argent mis de côté par les Européens serve à financer des entreprises et des projets en Europe, plutôt que d’investir dans l’économie de pays comme les États-Unis.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Reprise d’entreprises en crise : Place Publique se limite à soutenir les SCOP, sans contrainte légale. L’Avenir en commun prévoit l’obligation de maintien d’activité, le droit de préemption ou de reprise publique/coopérative sous contrainte légale.
- L’Avenir en commun met en place des critères contraignants de localisation de l’activité pour la commande publique nationale et locale et pour l’accord des aides aux entreprises, là où Place Publique met en place des outils incitatifs.
- Place Publique parle de Buy European Act, L’Avenir en commun veut autoriser les États à privilégier les entreprises nationales pour les marchés publics plutôt qu’à 3000km au titre de l’appartenance au marché unique.
- Pas de sortie explicite du dogme de la libre concurrence, ni de remise en cause frontale des traités européens qui l’imposent.
- Pas de projet de pôles publics ou de coopérations inter-États structurantes sur des filières stratégiques.
- Aucune mention de droits de douane ou de mécanismes unilatéraux de protection, là où L’Avenir en commun parle d’instauration de droits de douane sur des critères écologiques et de clauses sociales/écologiques obligatoires.
Chantier 5 : Construire l’industrie de la sobriété
Les mesures de Place Publique :
- Faire de la France le leader mondial de l’économie circulaire : concevoir la sobriété, instaurer un droit à la réparabilité garantissant la possibilité de réparer, réutiliser et recycler nos biens de consommation, former des milliers de techniciens pour faire naître des filières de la réparation des objets du quotidien partout en France.
- Soutenir la filière française de la petite voiture électrique, légère, abordable et réparable, accessible aux classes moyennes et populaires. L’acquisition de ces voitures sera facilitée par le déploiement à grande échelle du leasing social pour que les ménages modestes puissent accéder à une voiture électrique, l’objectif de flottes 100 % électriques pour les grandes entreprises et collectivités sera fixé et le renforcement du réseau de bornes de recharge des voitures électriques.
- Relocaliser la production de batteries et accélérer l’innovation sur toute la chaîne – batteries solides, seconde vie, recyclage. Nous déploierons des mesures de soutien basées sur l’exemple de l’Inflation Reduction Act des États-Unis.
- Investir dans l’innovation frugale afin de soutenir le développement de nouveaux équipements conçus pour être écologiques, facilement réparables, et adaptés aux besoins des classes moyennes et populaires.
- Devenir souverain par la sobriété, le réusage, la réparation et le recyclage, tout en ouvrant, dans le respect des normes strictes, de nouvelles mines et raffineries de métaux critiques comme le lithium. Développer en parallèle des technologies alternatives pour limiter notre dépendance aux matériaux rares.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- L’Avenir en commun fait de la sobriété un principe structurant de souveraineté, avec un triptyque : réduction de la demande, innovation, et maîtrise publique des filières. Place Publique reste dans une logique d’encouragement par l’offre (réparation, leasing, formation), avec aucune réelle remise en cause des volumes de consommation ou du modèle productiviste.
- Aucune approche chez Place Publique de planification pour développer les industries et technologies nécessaires à la bifurcation écologique, alors que L’Avenir en commun prévoit la création de pôle public des matériaux, le développement coordonné des industries et la planification des innovations pour limiter l’usage des matières premières.
Chantier 6 : Réussir la révolution énergétique pour tous
Les mesures de Place Publique :
- Lancer un grand plan d’investissement pluriannuel dans toutes les énergies renouvelables.
- Élaborer des plans d’investissement à l’échelle régionale basés sur les besoins et richesses naturelles du territoire : soleil, vent, rivières, chaleur du sous-sol, récupération de chaleur, bioénergies, énergies hydrauliques et marines.
- Conforter le rôle du nucléaire, énergie pilotable et décarbonée, en assurant la sûreté des centrales existantes et la construction à temps de nouvelles unités. Nous renforcerons la recherche et l’innovation sur le traitement des déchets nucléaires et le réemploi des matières.
- Investir dans le réseau électrique et de nouvelles capacités de stockage pour mieux relier les sites de production d’énergies renouvelables et les lieux de consommation, et faire face aux menaces climatiques ou aux attaques (sabotages, cyberattaques etc.).
- Faire baisser les prix de l’électricité afin de rétablir la confiance des Français dans des prix modérés et stables de l’électricité. Fixer une partie de la facture des ménages, entreprises, industriels et collectivités sur le coût de production de notre électricité nucléaire et renouvelable, et non plus sur un prix de marché très volatile et soumis aux aléas géopolitiques.
- Annuler la hausse de taxe sur l’électricité imposée en 2024.
- Relancer et simplifier MaPrimeRénov’ pour accélérer les rénovations performantes et réduire durablement les dépenses de chauffage. Interdire immédiatement toute importation de gaz russe, afin que la France cesse d’être le premier importateur de gaz naturel liquéfié russe en Europe.
Désaccords :
- L’Avenir en commun prône la sortie du nucléaire à horizon 2050, couplée d’une nécessaire sobriété énergétique (condition sine qua none du 100% renouvelable).
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Encore une fois, Place Publique parle d’un plan d’investissement sans en détailler les contours. L’Avenir en commun assume la création d’un pôle public de l’énergien et d’un volet industriel pour promouvoir les industries françaises.
- Sur la tarification de l’électricité, Place Publique se contente d’un poncif annonçant vouloir faire baisser les prix de l’électricité. L’Avenir en commun va plus loin en remettant en cause le modèle libéral tout entier du secteur énergétique, le marché européen de l’énergie qui indexe le prix sur la production la plus coûteuse, prône la reprise en main publique, rompt avec le nucléaire et entend introduire une tarification progressive pour concilier justice sociale et sobriété énergétique.
- Sur MaPrimeRenov’, L’Avenir en commun va beaucoup plus loin avec un plan de rénovation énergétique beaucoup plus ambitieux, en priorité au bénéfice des plus précaires, victimes de la précarité énergétique, et une stratégie énergétique globale plus offensive qui suppose de sortir des énergies fossiles et de recouvrir une souveraineté énergétique complète. Ceci suppose des investissements publics conséquents dont Place Publique ne dit mot.