Chantier 26 : Permettre à tous de vieillir dignement
Les mesures de Place Publique :
- Soutenir les proches aidants, renforcer leurs droits, leur statut, créer un service de relais et de répit, avec des solutions concrètes comme le baluchonnage, travailler à une indemnité d’aidant familial pour celles et ceux qui réduisent ou arrêtent leur travail — en majorité des femmes — pour prendre soin de leurs aînés chez eux.
- Protéger nos aînés, rompre avec l’abandon et la maltraitance, organiser le repérage des personnes fragiles, coordonner les aides, garantir l’accompagnement, l’aide à domicile et assurer un parcours de vie digne face à la perte d’autonomie.
- Réinventer l’hébergement des personnes âgées en diversifiant les solutions d’hébergement en respectant leurs besoins et leur volonté, recentrer les EHPAD sur les personnes très dépendantes, développer les résidences autonomie, les maisons de retraite ouvertes, encourager les modèles innovants comme les structures intergénérationnelles, le béguinage ou la colocation médicalisée.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Place Publique ne parle pas d’un service public de la dépendance, ni d’une politique d’embauche massive dans le secteur de l’accompagnement des aînés, ils font reposer le soin essentiellement sur les proches.
- Place Publique n’évoque pas les EHPAD privés à but lucratif, ni leur rôle dans les scandales de maltraitance : aucune remise en cause du modèle marchand, L’Avenir en commun prévoit de les collectiviser.
Des objectifs flous :
- Aucune quantification des besoins humains ni d’engagement clair sur le recrutement ou les ratios en EHPAD : dans L’Avenir en commun on propose 10 000 places par an en EHPAD et au moins 210 000 recrutements.
- Rien non plus sur la revalorisation salariale des métiers du soin, pourtant cruciale pour lutter contre la crise des vocations.
Chantier 27 : Enfance en péril : mettre fin à l’abandon institutionnel
Les mesures de Place Publique :
- Instaurer un co-pilotage plus fort entre État et départements, avec des objectifs territorialisés, de financements ciblés et une planification à moyen et long terme pour garantir une protection de l’enfance homogène sur tout le territoire.
- Mettre en place un contrôle indépendant, avec des aides en cas de manque de moyens ou des sanctions en cas de manque de volonté politique, pour les départements défaillants, afin de garantir l’application effective des droits de l’enfant.
- Faire appliquer sans délai le socle minimal d’encadrement des enfants en accueil collectif, instaurer un nombre maximal de mesures de suivi par chaque professionnel de l’ASE, redonner aux travailleurs sociaux les moyens d’agir et d’exercer leur mission, revaloriser leurs métiers, sortir de la logique des tâches minutées.
- Sortir la protection de l’enfance de toute logique de profit, renforcer les structures publiques et associatives, mieux encadrer les professionnels, et garantir que l’argent public aille uniquement à des structures transparentes, de qualité et sans but lucratif.
- Mettre en place un encadrement strict des crèches privées, pour sortir de la marchandisation accélérée de la petite enfance et éviter les dérives, y compris les maltraitances, avec la création d’un statut spécifique de crèches « sous contrat ».
- Mieux contrôler et former les professionnels en contact avec l’enfance, la santé ou l’éducation, et simplifier la chaîne de protection pour tous les signalements enfance et les majeurs vulnérables.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Place Publique ne prend pas position sur la recentralisation de la protection de l’enfance au niveau de l’État, pourtant seule mesure garantissant l’égalité de traitement sur le territoire.
- Sur l’Aide sociale à l’enfance (ASE), L’Avenir en commun va plus loin en créant des résidences ASE avec appartements familiaux, en alternative au placement d’enfants quand il y a nécessité de prise en charge mais que les liens familiaux sont de qualité.
- L’encadrement des crèches privées est timide : là où L’Avenir en commun propose un véritable service public de la petite enfance, gratuit et planifié, Place Publique se contente de poser un cadre minimal.
Des objectifs flous :
- La marchandisation de la petite enfance est dénoncée, mais sans mesure coercitive ou réelle politique de sortie du privé lucratif.
- La formation des professionnels est évoquée sans précision, ni obligation systématique sur les enjeux de protection, de lutte contre les maltraitances et les violences sexuelles.
Chantier 28 : Adapter la société au handicap
Les mesures de Place Publique :
- Unifier les parcours, simplifier l’accès aux droits sociaux avec un référent social unique, garant de la continuité des droits tout au long de la vie, supprimer les Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées en transférant leurs missions à la Sécurité sociale.
- Assurer une participation citoyenne pleine et entière en rendant tous les processus démocratiques accessibles (bureaux de vote, sites, documents électoraux). Adapter les institutions aux élus en situation de handicap et intégrer les personnes concernées dans l’élaboration des politiques publiques.
- Rendre l’accessibilité universelle en élargissant les politiques au-delà du fauteuil roulant pour inclure tous les handicaps – cognitifs, sensoriels, mentaux – et répondre aux besoins de tous. Prioriser l’accessibilité des transports en commun pour garantir mobilité, emploi, soins et autonomie, tout en réduisant les coûts élevés des solutions spécialisées actuelles.
- Rétablir l’obligation d’accessibilité universelle pour tous les nouveaux logements, engager le secteur de l’architecture et du BTP dans une transition inclusive, intégrant dès la conception la diversité des incapacités.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Contrairement au programme de la France insoumise, Place Publique n’a aucune volonté de maintenir un maillage de proximité des MDPH renforcé et démocratisé. Le choix de leur suppression pourrait éloigner les personnes de leurs droits et renforcer une centralisation déshumanisante.
- Absence de droits opposables garantis pour les personnes en situation de handicap en cas de non-respect de leurs droits.
- Pas de cadre légal ou contraignant pour l’accessibilité citoyenne : L’Avenir en commun propose par exemple une obligation de propagande électorale adaptée (FALC), et des formations obligatoires pour les assesseurs.
- Place Publique n’assigne aucune responsabilité politique aux reculs observés, là où L’Avenir en commun nomme les blocages (loi ELAN sur le logement).
- La vision de l’accessibilité chez Place Publique reste déclarative, sans objectifs quantifiés, ni calendrier, là où la France insoumise propose des mesures pour atteindre progressivement l’accessibilité totale des transports et espaces publics.