Chantier 11 : Une révolution écologique par et pour les citoyens
Les mesures de Place Publique :
- Créer une Assemblée citoyenne du futur, composée de citoyens tirés au sort, pour veiller à ce que chaque loi prenne en compte l’environnement et les générations futures.
- Déployer des conventions citoyennes régionales et des assemblées locales pour le climat en partenariat avec les collectivités. Grâce aux débats et à des outils comme les budgets participatifs verts ou les parlements de l’eau, les citoyens co-construiront les politiques locales de l’environnement.
- Créer un répertoire national des solutions écologiques, accessible à tous, avec des aides, des alternatives concrètes et des produits écoresponsables à prix plafonnés.
- Repenser l’aménagement du territoire pour mettre la nature au cœur des villes et villages et relocaliser l’activité: rénovation des sols urbains, soutien aux communes rurales, reconversion de centaines de milliers d’hectares de friches et interdiction des nouvelles méga-surfaces commerciales.
- Défendre résolument les objectifs du Zéro Artificialisation Nette des sols (ZAN) en évaluant mieux les impacts en amont et en sortant d’une logique purement comptable pour une approche démocratique et écologique de l’usage des sols fondée sur des solutions travaillées avec les territoires.
- Instaurer une Garantie Universelle d’Assurance Climatique, financée par les assurances, pour protéger tous les citoyens face aux risques climatiques, incitant à la prévention et adaptant les règles pour limiter l’exposition aux zones vulnérables.
- Faire une grande loi Climat engageant tous les ministères, permettant l’adaptation et l’accompagnement des politiques publiques pour qu’elles ne dépassent plus les limites planétaires avec la trajectoire de –90 % en 2040, pour la France comme pour l’UE, et la neutralité climat en 2050.
- Adopter un bouclier législatif pour la sobriété : loi contre la fast-fashion, un score carbone obligatoire sur les produits, extinction des pubs lumineuses la nuit et fin des plastiques à usage unique d’ici 2030.
Désaccords :
- Place publique mise sur un système d’assurance généralisé, mais géré (ou co-financé) par les compagnies d’assurance (dans une logique de profit donc). À l’inverse, L’Avenir en Commun privilégie une approche 100 % publique, par la puissance publique, avec des financements issus de la fiscalité écologique et des mécanismes de solidarité nationale pour une protection universelle sans condition de revenus. L’Avenir en Commun entend également déployer un large plan d’adaptation au changement climatique des infrastructures et réseaux essentiels. Ce point est absent dans le programme Place Publique.
- Plutôt que de miser sur un outil informatif et orienté « consommateur », L’Avenir en Commun défend une écologie populaire qui ne s’en remet pas aux comportements individuels mais suppose de privilégier une transformation structurelle, par la planification, la gratuité des services publics écologiques, et un changement global des modes de production.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Absence totale de la Règle Verte.
- L’Avenir en commun est plus ambitieux que cette fonction de vigilance transversale citoyenne portée par la proposition d’Assemblée citoyenne du futur, en proposant un système de gouvernance écologique complète (implication citoyenne mais aussi des communes, des syndicats, etc.) et planificatrice (Conseil de la planification écologique, règle verte) sous impulsion étatique.
- L’Avenir en commun privilégie une réforme structurelle plus large : passage à la 6e République, généralisation de la participation citoyenne à toutes les échelles.
- L’Avenir en commun défend le Zéro émission nette d’ici 2050, la sortie complète des énergies fossiles d’ici 2050, et la réduction des émissions en ligne avec l’Accord de Paris. La France insoumise est plus ambitieuse et plus précise dans la mise en œuvre : par la planification écologique au-delà d’une seule loi cadre et, sans refuser la coopération, au moyen d’une stratégie d’indépendance nationale écologique, quitte à désobéir aux traités si nécessaire.
- Sur la sobriété, L’Avenir en commun défend une sobriété choisie, planifiée et juste. Cela suppose une mise en œuvre plus radicale (interdiction immédiate de certains plastiques et recul de la publicité dans l’espace public) et plus globale.
Des objectifs flous :
- Sur les objectifs du ZAN, les ambitions de Place Publique sont floues comparées à ce que prévoit L’Avenir en Commun par la refonte de l’État et ses outils, à commencer par la Règle verte appelée à être déclinée dans chaque secteur.
Chantier 12 : Relier les territoires par des transports durables
Les mesures de Place Publique :
- Lancer un Plan Rail national en lien avec les régions, en démultipliant les aides à SNCF Réseau afin de moderniser les infrastructures, développer les trains légers en zones rurales, relancer les Trains d’Équilibre du Territoire, ouvrir de nouvelles liaisons intercommunales et interrégionales et mettre en place un plan d’accessibilité des gares et trains.
- Soutenir le fret ferroviaire en modernisant les lignes, en développant des autoroutes ferroviaires connectées aux ports, et en favorisant les solutions multimodales et les livraisons responsables.
- Relancer les trains de nuit, accélérer les LGV et les liaisons prioritaires pour faire l’Europe du Rail.
- Faire le Ticket climat : un titre de transport unique, à tarif fixe, abordable et valable à l’échelle nationale pour les transports du quotidien, d’abord réservé aux jeunes et aux publics précaires.
- Développer les tramways, voies réservées aux bus, services express métropolitains en ville et périphérie, pistes cyclables et la tarification solidaire pour les jeunes et les ménages modestes.
- Créer un service public de transport rural pour désenclaver les territoires, unifiant les offres existantes et adaptant les véhicules et la fréquence du service aux besoins des habitants, tout en assurant son accessibilité aux personnes âgées ou en situation de handicap. Favoriser un usage partagé de l’automobile en soutenant le covoiturage et l’autopartage.
- Mettre fin aux privilèges actuels des transports polluants : suppression des exonérations de TVA et de taxe sur le kérosène, étendre l’interdiction des vols intérieurs avec alternative ferroviaire viable, taxation des plus gros pollueurs individuels (jets privés, yachts, SUV…)… Repenser le système autoroutier, faire un moratoire sur les grands projets autoroutiers et routiers d’État pour les réexaminer à l’heure de l’urgence écologique, affecter les recettes de péage à la mobilité durable et taxer les camions européens qui traversent nos territoires sans payer aujourd’hui la moindre taxe.
- Doubler les déplacements à vélo en 10 ans grâce à un plan de développement d’infrastructures cyclables sûres ainsi qu’un soutien à la filière de fabrication, entretien et réparation de vélo.
Désaccords :
- Les mesures Place Publique sur le train (plan rail, train de nuit, fret ferroviaire) restent dans le cadre du système existant de libéralisation et de maintien de l’ouverture à la concurrence en partenariat renforcé avec les régions. L’Avenir en commun propose une bifurcation d’ampleur en rupture : renationalisation de la SNCF, planification nationale d’un redéploiement du rail et des garanties d’accessibilité (guichets physiques), gratuité progressive des transports publics.
- Place Publique soutient toutes les lignes à grande vitesse (LGV), y compris celles qui détruisent des terres agricoles et des espaces naturels protégés.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- L’Avenir en commun défend la gratuité progressive des transports publics, pas seulement de publics prioritaires. Place Publique n’indique aucun financement là où la France insoumise compte mettre les pollueurs à contribution (sociétés concessionnaires d’autoroutes par exemple).
- Sur les Zones à faibles émissions, qui chassent les plus précaires des centres-villes sans leur fournir de moyen alternatif de déplacement, Place Publique ne dit rien. De même, le racket des automobilistes par les autoroutes privatisées n’est pas mentionné.
Des objectifs flous :
- Sur le développement des transports en commun, L’Avenir en commun propose une planification écologique nationale et un financement public massif pour réussir cette bifurcation. Place Publique ne dit rien du modèle économique : qui va payer ? Service public ou partenariats public-privé ?
- Idem sur la question des transports en ruralité. En outre, nous défendons un principe / objectif clé dans cette bifurcation : garantir l’accès aux services essentiels à moins de 30 minutes, là où Place Publique ne dit rien.
Chantier 13 : Prendre à bras le corps la question de la condition animale
Les mesures de Place Publique :
- Lancer un plan de défense des animaux de compagnie en renforçant leur traçabilité, en encadrant strictement leur commerce, et en favorisant la stérilisation et les accueils par les collectivités pendant les vacances.
- Instaurer un moratoire sur la chasse des espèces menacées (liste rouge UICN), et développer des plans de restauration en collaborant avec les fédérations de chasse.
- Améliorer les conditions d’élevage : porter au niveau européen la disparition par étape de l’élevage en cage, l’interdiction de l’élevage pour la fourrure, ainsi que le renforcement des règles sur le transport des animaux.
- Moderniser les abattoirs pour améliorer les conditions de travail des personnes qui y travaillent et le bien-être animal, soutenir les expérimentations d’abattoirs mobiles, aujourd’hui entravés par une réglementation inadaptée, pousser à la reconnaissance de la compatibilité de l’abattage rituel avec l’étourdissement non irréversible comme en Belgique et dans plusieurs pays européens.
- Renforcer la lutte contre le trafic d’espèces protégées, améliorer les conditions de vie des animaux dans les parcs zoologiques et animaliers, travailler à réduire et encadrer l’utilisation d’animaux dans la recherche.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Sur le plan de défense des animaux, L’Avenir en commun va plus loin, en intégrant ces mesures dans une stratégie nationale publique de protection animale, avec un réseau public dédié, y compris si le reste de l’Union européenne ne suit pas.
- L’Avenir en commun adopte une posture beaucoup plus ferme vis-à-vis de la chasse, en proposant de renforcer très fortement sa réglementation, en interdisant des pratiques jugées cruelles (chasse à courre, chasse à la glu) et en ne faisant pas des fédérations de chasse les pilotes de la restauration écologique.
- Concernant les conditions d’élevage, L’Avenir en commun entend agir plus radicalement et immédiatement (notamment l’élevage en cage serait immédiatement interdit pour toute nouvelle exploitation et non pas « par étape », interdiction des fermes-usines ou de l’élevage de céphalopodes) dans une réforme structurelle du système d’élevage.