Chantier 16 : Pour que le travail paie à nouveau
Les mesures de Place Publique :
- Organiser immédiatement des conférences salariales dans tout le pays, visant d’abord les métiers utiles marqués par la précarité et la pénibilité, pour renégocier avec les branches professionnelles les grilles de rémunération et les hausses de salaire.
- Lancer un grand chantier fiscal visant à rééquilibrer la répartition de la taxation entre le travail, le capital, l’héritage et les retraites pour sortir de cette impasse injuste qui favorise les héritiers ou les retraités aisés au détriment des travailleurs.
- Augmenter le SMIC à 1600 euros net dans les deux ans qui suivent notre accession au pouvoir.
- Travailler à limiter les écarts de salaires dans une même entreprise, comme le propose la Confédération européenne des syndicats.
- Soutenir les fonctionnaires, revaloriser durablement les rémunérations pour renforcer l’attractivité de la fonction publique, indexant leur point d’indice sur l’inflation et corrigeant les écarts de rémunérations entre ministères.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Pas d’augmentation globale des salaires : L’Avenir en commun propose par exemple l’indexation des salaires sur l’inflation.
- Les conférences salariales prévues par Place Publique visent juste à compenser financièrement certains travaux pénibles, mais pas à organiser les conditions de travail ou les parcours professionnels, contrairement aux Conférences sociales prévues par L’Avenir en commun.
- Sur le SMIC, la revalorisation se fait dans les deux ans (là où L’Avenir en commun propose de faire immédiatement). Cette revalorisation est en partie compensée sur l’inflation puisqu’on arrivera mécaniquement à 1500-1530€ d’ici 2029.
- La rémunération des apprentis ou alternants est totalement absente chez Place Publique.
Des objectifs flous :
- Pas de précision sur quels écarts de salaires (de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut dans L’Avenir en commun).
- Sur la revalorisation des salaires des fonctionnaires, L’Avenir en commun propose d’augmenter immédiatement le point d’indice de 10 %.
- Toujours sur la revalorisation des salaires des fonctionnaires, aucune compensation n’est prévue pour les collectivités.
- Lancer un grand chantier fiscal : réforme de l’impôt sur le revenu ? Rétablissement de l’ISF ? Lutte contre la fraude fiscale ? Suppression de la flat tax ? Cette mesure ne précise aucune proposition concrète.
- Opposition des travailleurs au reste de la population sur la réforme fiscale. Quid des chômeurs et sans emplois ? Des retraités en situation de précarité ? L’Avenir en commun pose un principe clair : plus on gagne d’argent, plus on contribue au bien public !
Chantier 17 : Redonner du sens et démocratiser le travail
Les mesures de Place Publique :
- Créer une agence de financement de l’ESS, pour y créer massivement des emplois, favoriser la conversion d’entreprises classiques en structures de l’ESS, assurer un plan de financement à long terme.
- Soutenir activement le commerce de proximité en zones rurales et les TPE/PME, en priorisant les projets à vocation sociale ou écologique par des accompagnements ciblés et travailler à une « taxe Amazon » sur les grandes plateformes de e-commerce pour financer ce soutien.
- Multiplier les centrales villageoises d’énergie renouvelable, épiceries coopératives, commerces de proximité solidaire… en déployant les Sociétés coopératives d’intérêt collectif.
- Intégrer davantage les représentants des salariés dans les conseils d’administration des entreprises, dès 100 salariés, instaurer un « chèque syndical » pour renforcer la liberté syndicale.
- Protéger les salariés : redonner la priorité aux accords de branches professionnelles par rapport aux accords d’entreprise.
- Adopter une grande stratégie « Zéro mort au travail » pour mettre fin à ce scandale français du nombre de morts au travail, le plus élevé d’Europe.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Ne dit rien sur les sociétés coopératives et participatives (SCOP), le rôle des salariés ou le droit de préemption.
- Rien sur le rôle des banques, ni sur un financement public structurant : sans outil dédié, le soutien reste dépendant du bon vouloir du privé.
- Rien sur le droit de veto des comités d’entreprise ou le vote de défiance lors des procédures de redressement et de liquidation d’entreprise.
- L’Avenir en commun propose d’inclure d’autres parties prenantes comme les associations environnementales ou de consommateurs dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
- Ne prévoit pas d’abroger les lois qui ont cassé la hiérarchie des normes : un accord d’entreprise doit être plus favorable qu’un accord de branche, lui-même plus favorable que la loi ?
Des objectifs flous :
- Grande stratégie « Zéro mort au travail » qui n’est pas expliquée : des moyens pour l’inspection du travail ? Une protection renforcée ? Des sanctions pour les employeurs ? Le programme de Place Publique ne le précise pas.
- Le « chèque syndical » est tout aussi flou : quel montant ? Permettra-t-il une adhésion syndicale ? Comment la confidentialité de son usage sera-t-elle assurée ?
Chantier 18 : Assurer un emploi à chacun
Les mesures de Place Publique :
- Instaurer une vraie garantie à l’emploi en généralisant le dispositif Territoires Zéro Chômeur de longue durée, créer un CDI d’insertion harmonisé pour faciliter la transition vers l’emploi durable, et développer partout en France des Comités Locaux pour l’Emploi réunissant habitants, associations et entreprises.
- Créer un guichet unique territorial pour l’emploi et l’insertion, piloté par France Travail, pour simplifier l’accès aux droits, mieux coordonner les acteurs et adapter les solutions aux réalités locales.
- Renforcer l’inclusion des travailleurs handicapés.
- Booster l’emploi des jeunes : créer des guichets uniques jeunesse dans chaque territoire où les jeunes accèdent à un accompagnement gratuit et coordonné (emploi, logement, santé, droits).
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Ne garantit aucun droit réel à l’emploi : le dispositif reste local, limité et sans embauche directe. L’Avenir en commun propose de créer une garantie d’emploi : tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer d’être embauché au moins au SMIC revalorisé dans un secteur d’urgence.
- Aucune remise en cause de France Travail ou du contrôle punitif des allocataires : simplifier l’accès ne suffit pas quand le dispositif repose sur la contrainte et la stigmatisation.
- Sur l’emploi jeune, Place Publique propose uniquement de l’accompagnement. L’Avenir en commun propose de créer un nouveau type de contrat de travail, réservé aux jeunes, d’une durée de 5 ans, dans des structures publiques ou associatives, pour éradiquer le chômage.
Chantier 19 : Des retraites justes pour une solidarité intergénérationnelle
Les mesures de Place Publique :
- Abroger la réforme Macron de 2023.
- Garantir des pensions décentes, mieux prendre en compte les carrières pénibles et les parcours hachés, converger vers une simplification des régimes et un meilleur équilibre budgétaire, cesser la focalisation sur le seul âge légal qui produit l’injustice et fonder notre philosophie sur les inégalités de conditions et d’espérance de vie : certains doivent pouvoir partir à la retraite à 60 ans, d’autres devront travailler davantage.
- Créer une nouvelle gouvernance du système, un Haut Conseil du Pilotage des Retraites, adossé au comité de suivi des retraites et au sein duquel les partenaires sociaux seront majoritaires, avec des prérogatives claires pour concevoir, suivre et ajuster notre système dans le temps – afin de proposer des réformes sans être l’otage des zigzags politiques.
- Porter un plan pour accroître le nombre de cotisants avec une meilleure insertion des seniors, l’immigration légale de travail ou la facilitation de la primo-entrée dans le monde du travail.
Désaccords :
- Place publique veut confier la gestion du système de retraite à une institution en dehors de la représentation nationale, ce qui pose problème notamment quand le président de cette institution est un proche du président (cf. nomination Gilbert Cette à la tête du Conseil d’orientation des retraites).
- Un flou sur le système qui laisse penser qu’ils rejoignent Bayrou sur le projet de retraite à points.
- Le financement des caisses de retraite ne repose que sur l’augmentation du nombre de cotisants : pas la hausse des salaires, pas l’égalité salariale femmes-hommes, pas les surcotisations sur hauts revenus, pas l’extension de l’assiette des cotisations aux revenus exonérés, etc.
Mesures moins-disantes ou absentes :
- Rien sur l’âge de départ à la retraite ou le nombre d’annuités.
- Rien sur le niveau des pensions, l’indexation des retraites sur les salaires ou la suppression de la décote.
- Rien sur l’augmentation des ressources du système ni sur la contribution du capital : Place Publique mise sur l’ajustement démographique, la France insoumise sur la justice sociale et le financement solidaire.