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L’organisation de la coupe du monde de ski : un éléphant blanc ?

L’organisation de la coupe du monde de ski : un éléphant blanc ?

Éléphant blanc :  mégaprojet, souvent d’infrastructure, qui amène plus de coûts que de bénéfices à la collectivité. Parmi les nombreux exemples, il est possible de citer le tremplin du Dauphiné de Saint-Nizier-du-Moucherotte construit pour les Jeux olympiques d’hiver de 1968. Dernier en date, les constructions d’infrastructures pour les Jeux olympiques qui auront lieu à Paris en 2024.

Si jusqu’ici, seuls les coûts financiers étaient admis dans la définition des éléphants blancs, il faut ajouter maintenant les coûts écologiques. À cet égard, les grands événements sportifs d’hiver sont des exemples édifiants. L’organisation de la coupe du monde de ski est chaque année de plus en plus problématique. 

L’année dernière déjà, la course d’ouverture à Sölden avait été annulée en raison du manque de neige et des voix s’inquiétaient lors du démarrage de la saison de Coupe du monde alors que les premières épreuves avaient nécessité des dépôts de neige venue de l’extérieur pour préparer les pistes.

Cette année, rebelote : alors que la saison a été repoussée de deux semaines à cause du manque de neige, à Sölden comme à Zermatt, on charcute les glaciers pour les courses de ski. Faute de neige, de la glace est enlevée des glaciers à l’aide de pelleteuses afin d’optimiser les pistes de descente. 

Les sportifs et sportives sont d’ailleurs pour certain·es conscients du problème et nombreux·ses se sont inquiété·es devant les images de pelleteuses creusant le glacier. Cette année encore, des skieurs et skieuses ont haussé le ton sur l’idée d’organiser des courses de ski fin octobre et début novembre au nom de l’écologie ou de la durabilité. Ils et elles ont été vite recadré·es par les propos plein de mépris d’anciens champions comme Marc Girardelli ou Franck Wörndl : « Les idoles comme Shiffrin et Gut-Behrami devraient enfin arrêter de scier la branche, sur lesquels elles sont elles-mêmes assises » ; « Je peux assurer à Mikaela Shiffrin que la neige est produite à Sölden avec une technologie hautement respectueuse de l’environnement » ; « Il faut arrêter le ski bashing ou le montagne bashing ». Des propos teintés de paternalisme misogyne. 

L’impact écologique des grandes compétitions internationales ne peut pas être réduit sans révolutionner leur modèle. Pour répondre aux défis de l’articulation changement climatique et compétitions internationales, la France insoumise propose tout d’abord de construire des outils de réflexion et de pilotage permettant d’évaluer l’impact des activités sportives sur l’environnement. Ces outils doivent être le plus large possible et intégrer tous les acteurs : les sportives et sportifs – que leur pratique soit professionnelle ou amateure, les collectivités locales, les fédérations sportives, l’État et les habitant·es. 

Il est inacceptable que la pratique, la performance et le spectacle sportif puissent se faire au détriment de la planète. La pratique sportive doit sortir du capitalisme et de la marchandisation. Il faut également admettre une saisonnalité et une géographie des pratiques sportives : non, il n’est pas possible de skier sur un glacier au printemps pour rallonger les dates d’ouvertures des stations !

Les fédérations sportives et les responsables politiques doivent réfléchir à l’avenir de ces compétitions sportives. Nous demandons à ce que des plans nationaux et internationaux d’adaptation du sport au dérèglement climatique soient élaborés.

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