Chaque année, des millions d’animaux sont sacrifiés dans les laboratoires français et européens. Ils subissent un traitement cruel lors d’expérimentations alors que des alternatives sans utiliser d’animaux existent la plupart du temps.
Des millions d’animaux concernés par l’expérimentation animale chaque année
En 2022, en France, plus de 2 millions d’animaux ont été victimes d’expérimentation, dont 1,4 million de souris et 190 000 lapins. Dans l’Union Européenne, environ 12 millions d’animaux en sont victimes chaque année. (1)(2).
Les rongeurs, lapins, chiens, félins, primates et autres animaux sont gazés, brûlés, transpercés ou encore aveuglés pour les besoins d’industriels, de laboratoires pharmaceutiques ou encore pour la recherche fondamentale. Comment tolérer de tels agissements sur des êtres vivants ressentant la douleur et la peur, alors que des alternatives existent dans la plupart des cas ?
En France, la formation scientifique repose largement sur l’expérimentation animale. Ainsi, la France est l’un des 3 pays d’Europe qui pratique le plus l’expérimentation animale, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni.
La directive 2010/63/UE de l’Union européenne relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques a instauré la règle des 3R :
- Réduire le nombre d’animaux utilisés lors des expériences
- Raffiner la méthodologie pour minimiser les souffrances induites par les expériences
- Remplacer les méthodes utilisant des animaux par des méthodes alternatives.
Si la règle des 3R apporte une contrainte légale pour tenter de limiter l’utilisation d’animaux dans le cadre de l’expérimentation animale, les chiffres avancés pour 2022 démontrent bien que cette réglementation est loin de suffire si l’on souhaite définitivement en sortir, même à long terme.
Une diversité de tests sur les animaux…
Les 2 plus grands domaines d’utilisation des animaux sont la recherche scientifique et les tests requis par la réglementation pour commercialiser des substances chimiques (médicaments, pesticides, produits ménagers, etc.).
Depuis le 11 mars 2013, les tests sur les animaux sont interdits pour le secteur des cosmétiques en Europe. Toutefois, ceux réalisés pour les produits d’entretien ont toujours cours et sont régis par le règlement REACH (Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques). Celui-ci est supposé promouvoir les alternatives à l’expérimentation animale et limiter les tests sur les vertébrés aux seuls cas d’ultime recours. Mais le nombre total d’animaux utilisés dans les essais REACH semble avoir doublé entre 2016 et 2020 en passant de 1 119 283 à 2 395 056 d’animaux, loin des résultats escomptés.
… et des alternatives insuffisamment utilisées
Les alternatives aux tests d’irritation et de corrosion de la peau et des yeux ont été validées dans les années 2000 et certaines font même l’objet d’une recommandation réglementaire par le Centre Européen pour la Validation des Méthodes Alternatives (ECVAM). Pourtant, ces tests continuent dans l’Union européenne – et en particulier en France : de 2015 à 2019, plus du tiers des tests réalisés dans l’Union européenne l’ont été en France.
Les lapins continuent d’endurer des tests « pyrogènes » – qui consistent à injecter une substance à des lapins et à mesurer l’apparition de fièvre – alors que des tests d’activation des monocytes in vitro sont validés depuis 2006 comme une alternative viable.
Quant aux souris, la méthode cruelle de l’ascite, de gravité « sévère », consiste à leur faire gonfler l’abdomen en y injectant des produits et à les tuer pour récupérer leurs anticorps. La France a utilisé 40 649 souris pour la production d’anticorps monoclonaux en 2020, ce qui représente 95 % de toutes les utilisations de souris pour la production d’anticorps monoclonaux dans l’Union européenne pour cette même année. L’ECVAM dénonce cette méthode depuis 25 ans du fait de l’existence d’autres solutions et a de nouveau appelé à y mettre un terme en 2020. Pourtant le nombre de ces utilisations en 2022 est en augmentation.
Nos propositions
Notre programme promeut une société de l’harmonie entre les êtres humains, la nature et les animaux, aussi nous proposons d’accompagner les méthodes scientifiques de recherche sans expérimentation animale.
- Financer, valider et rendre accessibles des méthodes non animales, former le personnel laborantin et faire respecter la directive européenne et la résolution visant à accélérer le passage à une innovation sans recours aux animaux dans la recherche
- Rendre obligatoires les méthodes de substitution quand elles s’avèrent suffisamment fiables
- Garantir le droit à l’objection de conscience en ce qui concerne l’expérimentation animale et la dissection durant les études
- Ne pas nuire (ne pas utiliser des animaux en bonne santé afin de les rendre malades) et interdire toutes expériences sur les singes, les chiens et les chats
- Encadrer l’utilisation des dons associatifs reçus par les laboratoires afin d’encourager les méthodes alternatives à l’expérimentation animale
Sources :