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ACCDM (Association de Citoyens contre les Déserts Médicaux)

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Mesdames Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, que ferez-vous pour lutter contre les déserts médicaux ? Que proposez-vous pour rétablir l’équitable et nécessaire accès aux soins sur tous les territoires ?

La lutte pour enrayer la désertification médicale du pays et garantir un accès aux soins primaires pour tous nécessite un plan national à court, moyen et long terme. 

Il faut d’abord engager un plan de formation massif des professionnels de santé, en augmentant les moyens alloués aux facultés de médecine et réformer la formation pratique pour rendre effective la fin du numérus clausus et en réhabilitant la possibilité de redoublement pour l’entrée en faculté de médecine.

Pour favoriser l’installation des professionnels de santé, médicaux ou paramédicaux, il faut avant tout améliorer leurs conditions d’exercice. Il faut partir de ce qui fonctionne : les structures d’exercice regroupé et coordonné, pluri-professionnelles et la médecine salariée sont aujourd’hui plébiscités. Nous proposons donc de mailler le territoire de centres de santé pluri-professionnels, avec des professionnels salariés. 

Nous mettrons en place une rotation de permanence de soins en centre de santé grâce à la mise en place d’un quota horaire mensuel à effectuer en zone de désert médical régionale (généraliste et spécialiste). Ces vacations permettront de venir en aide aux confrères et consoeurs de ces localités et d’assurer un accès aux soins à tous (4 à 12 h mensuel à définir selon les régions). L’organisation de ces vacations seront assurées collectivement au sein des assises régionales (voir ci-après).

En parallèle, nous créerons massivement des postes d’infirmier de pratique avancée. Nous confierons et pérenniserons des missions de santé publique à l’ensemble des professionnels de santé (pharmaciens, kinésithérapeutes, sage-femme, etc.), tout en favorisant leur coordination et le travail en équipe. Ceci permettra de constituer de véritables équipes de santé de proximité agissant de concert pour notre bien commun : notre santé à tous.

Les étudiants en santé restent le plus souvent à proximité des lieux de leurs formations puisqu’ils s’y épanouissent. Nous mettrons donc les moyens pour développer de nouvelles antennes universitaires, notamment dans les territoires les plus touchés par la désertification. 

Nous généraliserons les contrats d’études dans toutes les formations paramédicales (infirmier·es, aides-soignant·es, ambulancier·es, etc.) avec une rémunération au SMIC pendant la formation contre un engagement à servir dans un établissement ou dans un territoire pendant un certain nombre d’années

Nous augmenterons le recours au CESP pour les étudiants en médecine avec un objectif de 10 000 CESP conclus à la fin du quinquennat. Les étudiants en médecine seront amenés à participer activement tout au long de leur parcours aux différents projets de santé publique dont les assises de la médecine de proximité, en relation avec leur cursus et choix de spécialité (pour les internes).

Il faut aussi agir pour que les professionnels de santé restent. De ce point de vue, le maillage du territoire en services publics est essentiel. Nous voulons que chaque Français ait accès aux services publics essentiels (école, gare, maternité, urgences, bureau de poste, crèche…) à moins de 15 à 30 minutes de chez lui.

Il faut également lutter contre le surmenage des médecins généralistes, notamment par l’organisation d’une régulation en amont des consultations de médecine générale permettant une meilleure orientation des patients et des décharges d’activité administrative.

Enfin, il faut associer les professionnels de santé : nous organiserons des assises participatives de la médecine de proximité dans chaque département avec les acteurs concernés (professionnels de santé, usagers de santé, institutions, élu.es etc..) pour que les projets soient élaborés ensemble. 

En parallèle, nous reconstruirons le service public hospitalier en réouvrant des services d’urgence et maternités de proximité afin d’assurer un service de santé public à moins de 30 minutes de chaque Français·e. Nous réouvrirons également progressivement des lits en fonction des capacités, avec l’objectif de garder un taux de lits vacants disponibles de 20 % pour pouvoir gérer sans tension les variations d’activité.