Le conseil de l’ordre des Pharmaciens de Nouvelle Aquitaine a interdit d’exercice deux pharmaciens exerçant en Creuse, pour 6 mois dont 4 avec sursis, en raison de délivrance de médicaments à l’unité.
Si un cadre légal permet déjà la délivrance à l’unité des produits stupéfiants et certains antibiotiques, aucun cadre juridique n’est prévu pour les médicaments en tension d’approvisionnement ou présentant des risques addictifs.
Comme de nombreux autres pharmaciens d’officine, ces deux professionnels de santé font face à des injonctions paradoxales : gérer les pénuries d’approvisionnement et répondre aux besoins de traitement, parfois urgent des patients en l’absence de stock suffisant.
Les enjeux de santé publique, d’économie et d’écologie sont ici majeurs.
Les lobbys pharmaceutiques puissants entravent les possibilités de dispensation à l’unité, car ceux-ci ont trop à gagner à la dispensation de boîtes entières de médicaments. Les risques de mésusage par le patient et le gaspillage comptent moins que le profit.
La France insoumise déplore les sanctions prises à l’égard du pharmacien et de la pharmacienne incriminé·es par le conseil de l’ordre des pharmaciens. Elle s’étonne de ces sanctions quand aucune mesure n’a été prise à l’encontre des milliers de pharmaciens ayant illégalement accepté des cadeaux du laboratoire Urgo dont l’ex-ministre de la santé, Agnès Firmin Le Bodo.
La France insoumise soutient les deux pharmaciens sanctionnés dans leur démarche d’appel et appelle à généraliser ces modèles de prescription et de délivrance, plutôt que de répondre aveuglément aux logiques de profit des grands groupes.