Réindustrialiser et relocaliser pour assurer notre indépendance
L’année 2024 marque la fin de la réindustrialisation en trompe-l’œil. Il y a davantage de fermetures d’usines que d’ouvertures, et ce sont plus de 30 000 emplois sacrifiés rien que dans l’industrie. Voilà le sinistre bilan de la politique ultra-libérale de Macron. Tandis que les actionnaires se gorgent de dividendes et bénéficient des aides de l’État, des dizaines de milliers de familles françaises voient leur vie bouleversée par les plans sociaux et les délocalisations. La France ne doit pas dépendre d’autres États pour ses productions essentielles : lorsqu’une crise éclate, il est déjà trop tard pour relocaliser.
Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays
Adopter des mesures antidumping d’urgence sur les industries stratégiques : sidérurgie, automobile, pharmaceutique…
Utiliser systématiquement le régime de contrôle public des investissements étrangers dans les secteurs où c’est possible (défense, santé, produits agricoles, recyclage de matières critiques, réseaux de transport) et élargir le décret qui le permet à tous les secteurs cruciaux de la bifurcation écologique
Engager un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, médicaments, etc.) et pour soutenir la bifurcation écologique (recyclage des batteries, aciers nécessaires aux énergies renouvelables, aluminium, etc.)
Réviser le Code des marchés publics pour favoriser les entreprises sociales et solidaires, écologiques et locales
Faire l’inventaire et l’évaluation des accords déjà appliqués et imposer le respect des normes sociales et écologiques pour la commercialisation des produits importés en France
Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques (émissions carbone, pollutions, empreinte hydrique, par exemple)
Mettre fin aux niches fiscales sur le kérosène pour limiter le dumping du e-commerce depuis l’étranger
Instaurer une taxe kilométrique aux frontières de la France pour dissuader les délocalisations et l’importation de produits trop éloignés
Exiger un dépôt de garantie préalable auprès de la Banque de France en contrepartie d’un investissement étranger dans le pays
Supprimer les avantages fiscaux sur l’épargne française investie à l’étranger, notamment pour l’assurance-vie
Établir des critères de localisation de l’activité pour la commande publique nationale et locale et pour l’accord des aides aux entreprises
Conditionner toute aide d’État aux grandes entreprises à des objectifs sociaux, écologiques et fiscaux contraignants et exiger le remboursement des aides en cas de non respect des contreparties
Rendre effectives les peines de réquisition d’intérêt général pour toute délocalisation ou fermeture d’activité
Renégocier le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)
À savoir
- 90 % des Français sont pour conditionner les aides publiques aux entreprises à des contreparties sociales et environnementales (Ifop pour l’Humanité, septembre 2020)