Garantir le droit à l’eau
L’eau est le grand défi du 21e siècle pour l’humanité. En France, il paraissait inimaginable que l’eau devienne un sujet politique, notamment par les risques de pénurie. Et pourtant ! Chaque été, les restrictions d’usage de l’eau pour cause de sécheresse concerne entre la moitié et 80 % des départements. Plusieurs centaines de communes ont expérimenté des ruptures d’approvisionnement ces dernières années. La qualité de l’eau est aussi menacée par des polluants plus ou moins persistants, comme les PFAS ou « polluants éternels ». Les communes sont l’échelon de base à partir duquel il faut commencer la gestion commune et écologique de l’eau.
Précisions méthodologiques :
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- La boîte à outils programmatique insoumise pour les municipales n’a pas vocation à remplacer le programme de chaque liste soutenue par la France insoumise dans les communes.
- Les insoumis·es ont adopté à l’occasion de leur Assemblée représentative de décembre 2024, 9 garanties programmatiques qui constituent les points de programme qui doivent absolument être présents dans un programme municipal pour qu’il soit soutenu par la France insoumise.
- La présente boîte à outils a vocation à lister, thème par thème, les mesures qui peuvent constituer un programme de rupture complet et couvrant tous les domaines de l’action publique municipale. Elle est à la disposition des insoumis·es pour les aider et les guider dans le travail programmatique local, qu’elle ne remplace pas.
- Dans le but d’aider à constituer des programmes « prêt à gouverner », chaque mesure (407 en tout) est accompagnée de précisions sur le type de commune qu’elle concerne (petites communes / moyennes communes / grandes communes / toutes communes), sur le partage des compétences entre niveau communal et intercommunal, sur le coût desmesures
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Bien sûr, toutes ces qualifications sont des estimations.
- Les insoumis·es comptent déjà dans leurs rangs des élu·es locaux. Là où ils sont, ils tâchent de mettre en place des politiques de rupture. Quelques exemples de ce que ces élu·es font sont disséminés dans la boîte à outils.
- Un programme municipal se déploie sur un mandat de 6 ans. Certaines ruptures proposées par les insoumis·es mettront plusieurs années à être mise en œuvre, même si tout commencera à l’être dès le premier jour. Mais d’autres peuvent en quelques mois produire des effets notables sur la vie des gens. C’est le sens des mesures regroupées sous la catégorie « Ce qui peut changer dès la première année du mandat » en début de chaque partie. Ces regroupements ne sont pas exhaustifs, ils visent plutôt à montrer très concrètement comment l’étape communaliste de la révolution citoyenne peut faire entrer le pays dans une nouvelle ère politique.
- Co-gérer l’eau, commun de l’humanité, grâce à des régies publiques municipales ou intercommunales permettant l’implication des citoyen·nes par leur accès au conseil d’administration avec voix délibérativesToutes communes, intercommunalités
- Instaurer une tarification progressive et différenciée selon les usages (professionnels, domestiques, administratifs) et les mésusages (confort, luxe) avec la gratuité des premiers m3 indispensable à la vieToutes communes, intercommunalités
- Organiser la transition vers l’agriculture biologique des surfaces agricoles situées sur les aires d’alimentation de captages, pour réduire les coûts liés à la dépollution de l’eauPetites communes
- Mettre en place un système d’alerte rapide pour les usagers concernant une consommation excessive d’eau liée à des fuites potentielles avant que la facture ne devienne impossible à payerToutes communes, intercommunalités
- Installer des récupérateurs des eaux de pluies pour le nettoyage des rues, l’arrosage des plantations municipales et des jardins collectifs, alimenter les toilettes des bâtiments publics…Toutes communes
- Favoriser l’installation de fontaines à eau potable dans l’espace public, de toilettes publiques, et de bains douches gratuits, accessibles et adaptées à tou·tesToutes communes
Les radicalités concrètes : ces élu·es insoumis·es l’ont fait !
Florestan Groult, vice-président de la métropole de Lyon et de la régie Eau Publique du Grand Lyon (69) – 1.4 millions d’habitant·es
L’eau est un commun du vivant. En mars 2024, la métropole de Lyon vote la gratuité de 12 m³ d’eau essentielle à la vie accompagnée d’une tarification différenciée selon les usages, permettant de prendre conscience de sa rareté et de diminuer les factures des plus précaires. C’est donc une mesure à la fois écologique et sociale. Ce choix est le fruit d’un travail entre les élus, des militants associatifs et divers collectifs qui en font un exemple de construction démocratique. En 2005, Châteldon, avec son maire insoumis Tony Bernard, a été pionnière en matière d’accès à l’eau potable ouvrant la voie à la gratuité et à la tarification différenciée dans des communes plus importantes notamment en 2011 à Viry Chatillon avec Gabriel Amard.