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Des communes productives

Produire pour produire ne doit pas être un objectif dans la planification écologique. La production a pour objectif de répondre aux besoins. Mais se reposer sur le reste de monde pour produire ce dont nous avons besoin, c’est se mettre en situation de dépendance. Aujourd’hui, seuls 39% des biens consommés en France sont produits en France. Par ailleurs, la planification écologique est un geste de souveraineté sur la production et la consommation. Cette souveraineté n’existe tout simplement pas si nous ne produisons rien nous-mêmes. D’où l’objectif de relocalisation, non de l’industrie pour l’industrie, mais des industries qui correspondent à nos besoins. D’après l’INSEE, rapatrier un point de PIB de production industrielle en France, c’est baisser son empreinte carbone de 8 millions de tonnes de CO2. Les communes insoumises seules ne pourront pas assumer une stratégie complète de relocalisation. Mais elles auront un rôle central à jouer lorsque cette politique sera mise en œuvre au niveau national. Elles doivent s’y préparer dès à présent.

Précisions méthodologiques :

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  • La boîte à outils programmatique insoumise pour les municipales n’a pas vocation à remplacer le programme de chaque liste soutenue par la France insoumise dans les communes.
  • Les insoumis·es ont adopté à l’occasion de leur Assemblée représentative de décembre 2024, 9 garanties programmatiques qui constituent les points de programme qui doivent absolument être présents dans un programme municipal pour qu’il soit soutenu par la France insoumise.
  • La présente boîte à outils a vocation à lister, thème par thème, les mesures qui peuvent constituer un programme de rupture complet et couvrant tous les domaines de l’action publique municipale. Elle est à la disposition des insoumis·es pour les aider et les guider dans le travail programmatique local, qu’elle ne remplace pas.
  • Dans le but d’aider à constituer des programmes « prêt à gouverner », chaque mesure (407 en tout) est accompagnée de précisions sur le type de commune qu’elle concerne (petites communes / moyennes communes / grandes communes / toutes communes), sur le partage des compétences entre niveau communal et intercommunal, sur le coût des
    mesures Cout 0Coût 1Coût 2Coût 3

    Bien sûr, toutes ces qualifications sont des estimations.

  • Les insoumis·es comptent déjà dans leurs rangs des élu·es locaux. Là où ils sont, ils tâchent de mettre en place des politiques de rupture. Quelques exemples de ce que ces élu·es font sont disséminés dans la boîte à outils.
  • Un programme municipal se déploie sur un mandat de 6 ans. Certaines ruptures proposées par les insoumis·es mettront plusieurs années à être mise en œuvre, même si tout commencera à l’être dès le premier jour. Mais d’autres peuvent en quelques mois produire des effets notables sur la vie des gens. C’est le sens des mesures regroupées sous la catégorie « Ce qui peut changer dès la première année du mandat » en début de chaque partie. Ces regroupements ne sont pas exhaustifs, ils visent plutôt à montrer très concrètement comment l’étape communaliste de la révolution citoyenne peut faire entrer le pays dans une nouvelle ère politique.
  • Élaborer un plan municipal de relocalisation, étudiant les activités qui peuvent être relocalisées en fonction des besoins locaux
    Toutes communes

  • S’engager dans la démarche « Territoire Zéro Chômeur » et créer des entreprises à but d’emplois, tout en veillant à ce qu’elles n’empiètent pas sur les besoins déjà couverts par des emplois de la fonction publique
    Toutes communes

  • Organiser une permanence dédiée à garantir le respect du droit du travail et l’accès aux droits des chômeur·euses et précaires
    Moyennes et grandes communes

  • Développer des initiatives en faveur de l’orientation et de l’accès à l’emploi des jeunes : bourses aux stages, forums, aide à la rédaction de CV et à l’orientation, etc.
    Moyennes et grandes communes

  • Nommer un·e adjoint·e en charge de la ville productive, interlocuteur des entreprises et des services de l’État
    Moyennes et grandes communes

  • Refuser les zones franches qui favorisent le développement de la précarité
    Toutes communes

  • Réserver dans le PLU des zones aux fonctions productives (artisanat, industrie) pour assurer le maintien et le développement d’activités
    Moyennes et grandes communes

  • Créer des hôtels productifs gérés par une société d’économie mixte sur le territoire communal : ils permettent de proposer à un prix maîtrisé des locaux adaptés aux petites et moyennes industries au sein de lieux denses et multifonctionnels
    Intercommunalités et grandes communes

  • Créer des tiers-lieux de production sur le territoire communal
    Moyennes et grandes communes

  • Accompagner les industries locales dans une démarche de conversion écologique
    Moyennes et grandes communes

  • Introduire des critères pour la création d’emplois locaux dans tous les appels d’offres
    Toutes communes

  • Refuser le recours aux travailleurs détachés, en surveillant les clauses d’emploi et de sous-traitance des appels d’offres
    Toutes communes

  • Mettre à disposition les moyens publics (mise à disposition de locaux, soutien financier, monnaie locale, systèmes d’échange locaux…) pour le développement des AMAP, des marchés paysans et des magasins de producteurs, d’épiceries coopératives permettant la commercialisation des productions locales
    Toutes communes

  • Créer, au niveau intercommunal, un service d’aide aux entreprises et producteurs locaux pour leur permettre de bénéficier des marchés publics : conseil, coopérative (SCIC) permettant aux producteurs de répondre de façon groupée
    Intercommunalités

  • Soutenir l’élaboration de nouvelles candidatures en AOP/AOC/IGP/STG pour les productions agricoles de qualité, et d’indications géographiques pour les productions industrielles et artisanales afin de valoriser le patrimoine local
    Toutes communes

  • Favoriser la création de services d’échanges locaux (SEL) en mettant à disposition des citoyen·nes des plateformes dédiées
    Toutes communes

  • Créer des coopératives d’activité et d’emploi (CAE) pour favoriser le développement de l’ESS et introduire des économies d’échelle pour lutter contre le gaspillage du capital : services mutualisés, bureaux ou locaux de stockage collectifs…
    Toutes communes

  • Créer des espaces publics de travail partagés au cœur des quartiers permettant aux habitant·es de bénéficier à moindre coût de matériels et d’espaces utiles au développement de leur activité professionnelle (bureaux, photocopieuses, salles de réunion, etc.) et de services mutualisés (crèches, espaces de restauration, cafés, etc.)
    Moyennes et grandes communes

  • Embaucher un·e expert·e en reprise d’entreprise au niveau intercommunal pour accompagner et soutenir les salarié·es pour la reprise d’entreprises, notamment en SCOP
    Grandes communes

  • Créer et soutenir les structures d’insertion par l’activité économique (régies de quartier, ateliers et chantiers d’insertion, marchés publics réservés, accompagnement, aide aux locaux…)
    Moyennes et grandes communes

  • Maintenir et défendre les subventions aux associations (contrats aidés, subventions départementales et régionales) et aux entreprises de l’économie sociale et solidaire (SCOP…)
    Toutes communes

  • Ouvrir de nouveaux services publics, et pourvoyeurs d’emplois : garage, centre vétérinaire, fermes et ateliers de transformation gérés en régie communale, coopérative de consommation, etc.
    Toutes communes

  • Insérer des clauses sociales, écologiques et de production locale dans tous les marchés publics
    Toutes communes

Les radicalités concrètes : ces élu·es insoumis·es l’ont fait !

Mathieu Garabédian, Adjoint au maire de Villeurbanne (69) – 162 000 habitant·es

Engagée dans l’expérience depuis 2016, la ville fait partie des 10 premiers territoires émergents. C’est aujourd’hui 3 structures à but d’emploi qui emploient plus de 150 salarié·es. Les domaines sont variés et sont construits en fonction des savoir-faire et qualifications des quartiers visés. C’est donc un travail de construction entre les élus, les entreprises et associations locales et les habitant·es.

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